Vega Dupuis - Holyland, Genesis et Bokko

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 19/10/2023

Tags : tome dupuis manga seinen vega genesis squad

Holyland – Tome 1 & 2 – 7.5/10


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Voici une nouvelle série qui veut frapper fort ! Imaginez des jeunes qui traînent dans des quartiers le soir. Imaginez des gangs, de la baston, de l’intimidation… Voilà, vous tenez le terrain de jeu d’Holyland de Kouji Mori. Et vu l’attrait de Kouji pour les sports de combat, on se dit que ça fait frapper fort !

C’est ainsi que l’on découvre la dernière personne qui devrait traîner dans ces quartiers : Yuu Kamishiro ! Il a l’air frêle, timide et son costume d’écolier en fait une cible parfaite pour les gros bras des gangs. Sauf que Yuu se révêle un étonnant boxeur capable d’étaler des gars balèzes juste avec ses directs bras avant ou bras arrière. Comment Yuu est devenu si fort ? Pourquoi traîne t’il dans ses quartiers ? Certains gangs le voient comme une menace, un chasseur de tête. Commence alors le combat de Yuu pour exister et avoir le droit de rester dans ces quartiers dans lesquels il se reconnaît d’une certaine façon.


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On a donc des jeunes qui se cherchent, un mal-être avec la société et le besoin de prouver sans arrêt que l’on est à la hauteur. Bourreaux et victimes sont donc dans un chassé-croisé perpétuel où la proie peut devenir le chasseur à l’instar de Yuu. On a aussi une bonne dose de bagarre et c’est l’autre pendant d’Holyland.

On y voit le travail de l’auteur pour faire s’opposer les styles, adapter certains sports de combat à la bagarre de rue où les règles n’existent pas et où tous les coups sont permis. On découvre alors comment un boxeur peut frapper sans se briser les poings, pourquoi une prise de judo dans une rue est super dangereuse pour celui qui chute ou encore que le karaté est un art martial pour se défendre et pas seulement un sport olympique.

Certains chemins sont prévisibles mais l’énergie de Yuu, les combats et cet équilibre entre regard sur la société et découverte de nouveaux combattants, font d’Holyland une série que l’on a envie de suivre !

 

Genesis – Tome 8 & 9 – 5/10


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On retrouve Kouji Mori dans Genesis où Taiga et ses amis continuent leur périple en pleine âge farouche. Pour rappel, Taiga et un groupe d’ami sont venus explorer une grotte au Japon sans ce douter que c’était un portail les menant à la préhistoire en Europe. Ils découvrent donc une époque troublée où la tribu d’homo sapiens qui les a recueillis est en guerre contre les néandertaliens. Le tome 8 est celui où Taiga doit retrouver les femmes kidnappées et notre héros devra à la fois vaincre un groupe qui semble au fait de la stratégie militaire mais également délivrer les femmes avant qu’elles ne soient toutes abusées  et tuées par leur ravisseur. Autant le dire que le ton est sombre et que plus que Genesis n’est pas à mettre entre toutes les mains pour sa lecture. L’auteur avait-il besoin de toute cette violence pour montrer la folie de l’époque et les affres qui traversent Taiga ? Je ne suis pas sûr. Toujours est-il que l’on découvre que d’autres voyageurs temporels existent et qu’ils seraient les commandants des néandertaliens.


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C’est ce que nous découvrons dans le tome 9 et lorsque l’on a besoin de méchants sadiques et génocidaires, quoi de mieux que de piocher un groupe de fanatiques nazis venus de la seconde guerre mondiale. On découvre alors leurs premiers pas dans la préhistoire et ce qui peut les animer. Une arrivée bien différente de celle de Taiga et de son groupe. Rien ne saurait mieux opposer les deux groupes et c’est un peu un album graine qui permet de mettre en évidence la grosse bataille à venir. Une bataille physique mais également psychologique. Le village et le groupe se prépare d’ailleurs à tout cela à travers le travail du fer, le développement de l’archerie ou encore des fantassins en bouclier et lance. J’attends presque la cavalerie dans le prochain tome !

Mais avec des chemins assez tracés et des facilités ici ou là, pas toujours évident de suivre. Encore plus quand on voit que les apparences des personnages est souvent trop similaire. Il m’arrive régulièrement de confondre de prime abord certains protagonistes ! A voir si le développement de l’intrigue sera tout aussi prévisible.

 

Bokko – Tome 2 et 3 – 7/10


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Fin d’un cycle pour la série qui est en réédition. Les fans le savent, il y aura d’autres tomes mais avec ces deux tomes, nous en terminons avec un arc scénaristique. Nous retrouvons donc Hideki Mori. Et oui, les articles se suivent et le nom de Mori est toujours là ! Ici, c’est Hideki sur un scénario de Kubota adapté de l’œuvre de Sakemi. On retrouve donc Ke-Ri, l’original stratège dans la défense d’une ville dont le seigneur semble bien loin des préoccupations de notre héros.

En effet, si le siège de la ville est difficile, on voit que Ke-Ri tient bon, que les habitants sont organisés et même le prince doit reconnaître qu’il lui faut apprendre et être humble. Mais tout changera au cours du récit et notamment avec le tome 3 où le seigneur local et quelques notables décident donc de bannir Ke-Ri qui, d’après eux, fait de l’ombre à leur autorité mais surtout à leur crédibilité. La ville va-t-elle survivre sans stratège ? Ke-Ri va-t-il rester sans agir ?


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Le moins que l’on puisse dire, c’est que le suspense est bien présent. Et c’est l’occasion de mettre en avant les habitants de la ville, « l’héritier de Ke-Ri » ou encore le prince. Le dénouement de cet arc sera un peu tiré par les cheveux mais le dernier duel sera tout de même sympathique dans la lignée des duels dans les films de samouraï.

Ainsi, même si visuellement, Bokko est old school et n’est pas de première jeunesse comme peut le témoigner le grain que l’on reconnaît ou le design général de l’œuvre. On se laisse toujours emporté par l’histoire et on demeure curieux. Quelles aventures attendant maintenant Ke-Ri ?