Vega - Bokko, Opium Squad, Rebuild the World et Bateau Usine

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 11/01/2024

Tags : tome vega manga dupuis seinen shonen squad

Des héros au cœur bien accroché !

Manchuria Opium Squad – Tome 8, 9 & 10 – 7/10


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Nous continuons les tribulations dans Jiling où nos héros tâchent de payer leurs dettes tout en développant le traffic d’opium. Toujours mené par Tsukasa Monma et Shikako, Manchuria Opium Squad nous plonge dans un monde dur mais où l’esprit d’équipe et la volonté de bien faire tente de surnager dans ce monde violent, injuste et où la guerre et l’oppression sont toujours présents.


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Au cours des Tomes 8, 9 et 10, nous avons une nouvelle fois des missions de sauvetage mais également l’occasion d’en apprendre plus sur les nouveaux personnages introduits depuis l’arrivée à Jiling. Ainsi, nous creusons davantage l’histoire de notre médecin de l’ombre. Un personnage haut en couleurs que j’apprécie depuis son arrivée dans la série. Elle fait partie de mon top 3 sans toutefois déloger Bataar de son podium car notre héros continue d’être plein de ressources et j’aime son côté chevaleresque et roublard à la fois. Dans les habitants de Jiling, n’oublions pas le « passeur de drogue » et son histoire empreinte de tradition, de changement et d’amour. Son histoire avance malgré les vagues et j’ai de l’affection pour lui et sa compagne qui tâchent de survivre au milieu des requins de la ville. Naturellement, si nous voulons que les héros brillent, il faut des vilains de premier ordre. Le capitaine du Kempeitai fait office de fin limier psychopathe qui a un côté « Christopher Waltz » dans Inglorious Bastards. Ce personnage connaît cependant peu de développement sauf via son « garde du corps ». Ce dernier, monstre de force et de détermination aura son moment de gloire et un peu de background.

Manchuria Opium Squad continue de dérouler sa série et on se prend au jeu. Visuellement, sympathique, on apprécie également parcourir. Ainsi, comme pour l’intrigue, on ne sait pas toujours où cela mène nos héros mais on ne peut pas s’empêcher de vouloir en savoir plus.

 

Bokko – Tome 4 &5 – 8/10


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Nous retrouvons l’histoire de Kenichi SAKEMI illustrée par Hideki MORI dans un nouvel arc scénaristique. Après sa grande victoire sur le général ennemi, Ke-Ri est reparti sur les routes et un nouveau défi commence pour notre spécialiste de la défense. Une nouvelle ville à défendre mais surtout un rival de taille.

En effet, Ke-Ri doit affronter son propre clan qui semble se détourner des objectifs louables qu’il avait. Ke-Ri affrontera donc une spécialiste des insectes et ces derniers vont se révéler un fléau qui va poursuivre notre héros tout au long de la saga. En effet, on découvre ainsi une nouvelle orientation du clan Mo-Tseu et Ke-Ri va tâcher de garder tout l’esprit originel du clan malgré les épreuves. Nous le verrons également découvrir la vie des orphelins du village et tout faire leur venir en aide.

Ce sera d’ailleurs au cours du tome 5 que Ke-Ri va frapper fort et ainsi avoir le respect mais également le défi du plus puissant seigneur de guerre de la Chine. Ce défi et les rivaux accumulés au cours de ces tomes vont venir ainsi préfigurer le plus gros du développement de Bokko. Comme si toute l’action jusque là n’avait été que le prélude aux événements à venir. Visuellement, Bokko reste un manga qui date un peu mais on appréciera ce ôté entier dans le dessin et le trait au crayon.

Au final, un développement de l’intrigue rondement mené afin de donner un grand objectif à notre héros et nous donner envie de découvrir comment il va pouvoir triompher de tels adversaires.

 

Rebuild the World – Tome 5 & 6 – 6,5/10


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Adapté du roman de Nahuse, Rebuild the World est illustré par Kirihito Ayamura et épaulé par Yish, Gin et cell pour le design (univers, personnages et machines respectivement). Nous continuons notre balade avec Akira dans sa vie de chasseur et dans sa cohabitation avec une IA aussi efficace que sexy (Alpha).

Les tomes 5 et 6 vont être l’occasion de creuser les liens avec deux groupes principalement : celui d’Elena et Sarah, et celui du jeune tri de Drankam avec son jeune et talentueux leader. D’un côté, une sorte de mentorat avec deux chasseuses expérimentée. De l’autre, le début d’une rivalité et toutes les rencontres d’Akira avec d’autres chasseurs mènent à construire cette rivalité. Nous avons donc deux tomes qui ajoutent un peu de vie autour de notre héros. Par contre, niveau intrigue sur notre héros en lui-même, le but d’Alpha ou une intrigue plus grande… Tout ça est mis de côté pendant 90% de ces tomes. Seules la fin du tome 6 vient semer le début d’une intrigue plus grande via un tueur mystérieux et l’idée que des traîtres seraient en train d’œuvrer. Cela donne un peu de matière pour la suite en espérant que cela nourrisse également l’intrigue autour d’Alpha.

Visuellement, Rebuild the World joue toujours sur un côté « stylé » avec les explosions, les armures, les gros flingues. C’est parfois la bazar à suivre comme lors de l’attaque des scorpions mais on ne peut pas nier un certain dynamisme et une grande vie dans les scènes de bataille. La bataille avec le tueur en fin de volume 6 sera d’ailleurs aussi courte qu’intense.

 

Le Bateau-Usine – Tome 1 et 2 – 5,5/10


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Ames sensibles s’abstenir car Le Bateau-Usine n’est pas fait pour tout le monde. Shigemitsu Harada (scénario) et Shinjiro (dessins) nous plonge dans un manga post apocalyptique carcéral violent. Imaginez un futur où les eaux ont disparu de la Terre ou presque. Les vaisseaux flottent donc dans les airs à la recherche des ressources animales qui se sont adaptées. Il faut les chasser et les préparer pour nourrir la population qui meure de faim. Les animaux sont des animaux marins géants qui sont donc aussi mortels que recherchés car en tuer un, c’est nourrir plusieurs personnes. Pour ne rien gâter, le monde est mode guerre froide, les habitants sont opprimés et pour servir sur un vaisseau, un « bateau usine », il faut en gros : être dans la misère, être un taulard, être fou car tout est fait pour vous tuer et vous briser : si ce n’est pas les animaux, ce sera la vie sur le bateau entre les autres détenus, les gardiens ou le capitaine.

C’est dans ce contexte que l’on découvrira notre héros, forçat des temps modernes qui en voulant gagner sa liberté sera finalement le prochain « libérateur » du peuple car son attachement aux autres et son sens de la justice finiront par le rattraper. Mais pour le moment, c’est un libérateur en devenir et à chaque tome, la perte de personnes autour de lui vont le façonner : son meilleur ami, un vieux briscard, un journaliste naïf, son chef d’équipe… Bref, des morts et des destins emprunt d’une grande violence et le tome 2 sera d’ailleurs assez choquant de ce point de vue. En gros, tout y passe : torture physique, sexuel, mental,… Et même la punition des coupables par un personnage plein de mystères sera fait dans une violence et un sadisme glacial.

Le Bateau-Usine est donc un manga pour public averti sur la forme et le fond. Outre les violences, on peut cependant y voir une version manga trash de la lutte des classes. Pour le moment, cet aspect est assez binaire mais il donne une toile de fond plus recherchée que juste un héros qui essaie de se sauver. Mais cet aspect est vraiment en fond et dans les deux premiers tomes, on y voit surtout toutes les formes de violences s’abattre autour du héros comme s’il avait besoin de ça pour être encore plus motivé. Cette dimension du manga occulte le fond pour le moment mais peut-être que cela contribue à la construction du héros et à la détermination de son engagement.