Delcourt - Isekai et histoires qui font peur !

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 04/07/2024

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Des héros qui n'ont peur de rien ?

Junji Ito - Histoires courtes – 8/10


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Si vous aimez frémir, sentir une présence dans l’ombre et lire seul une histoire dans le noir à l’affût du moindre bruit… Alors Histoires courtes de Junji Ito est clairement fait pour vous.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, Junji Ito est également surnommé le maître de l’horreur. De quoi frémir de plaisir ?

Ce recueil est en version grand format et je ne peux pas dire que j’ai été déçu car outre quelques histoires connues, nous avons également quelques surprises avec de l’inédit ainsi qu’un bonus que Junji Ito dédie à son maître. Tout ça est plutôt sympathique et il faut prendre Histoires courtes pour ce que c’est : des histoires… Courtes. Ito nous pose un cadre, une ambiance et distille ce qu’il faut de peur pour que nous regardons les ombres ou les bruits d’une façon car si certaines histoires mettent mal à l’aise comme celle du fauteuil, nous avons également des histoires qui nous font comprendre que ce que l’on a lu rode peut-être encore.

Le style de Ito est d’ailleurs juste ce qu’il faut pour montrer le malaise des personnages, leurs peurs mais également pour nous dire que ce n’est pas si fantaisiste. C’est ce côté « proche » de nous et contemporain d’un certain nombre de nouvelles qui va contribuer à toute cette ambiance. Comme un recueil de légendes urbaines où finalement, on ne sait pas, au terme du recueil, s’il faut s’inquiéter davantage des esprits que des hommes.

Un classique qui mérite notre attention.

Cheat Skill Level Up – 6/10

 


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On change d’ambiance avec Cheat Skill Level Up de Miku et illustré par Kazuomi Minatogawa. Je vais enfoncer une porte ouverte en rappelant la base de ce manga : c’est un isekai. Nous allons donc avoir un héros qui par un biais surprenant va se retrouver dans un autre monde. Ici, on reste sur du classique : un monde d’heroic fantasy où la magie existe.

Tenjo est un gentil garçon mais sa gentillesse et son léger embonpoint ont fait de lui la victime d’élèves de sa classe. Son seul havre de paix, la maison de son grand-père. Quand il en hérite, cela devient son refuge. Ainsi en faisant du tri dans la maison, il découvre un arsenal digne d’un musée médiéval mais surtout une porte. Curieux et n’ayant pas grand-chose à perdre finalement, il se lance et tombe dans un monde de magie et d’épée.

Alors, on ne va pas se mentir, des histoires avec un pitch comme ça, j’ai l’impression d’en lire chaque semaine. Le truc est donc de se démarquer et Cheat Skill Level Up n’y parvient pas véritablement. Tenjo et ses histoires sont sympathiques et je n’ai pas passé un mauvais moment mais rien qui ne m’a fait dire pour autant qu’il sortait du lot.

Idem pour les dessins qui sont plein de vie et très agréable à suivre. Mais là encore, quand j’y repense, je n’ai pas non plus de chose qui me font dire que c’était dingue. Mais comme je l’ai dit How a Realist Hero Rebuilt the Kingdom – Tome 1 – 7,5/10 pour son histoire, Cheat Skill Level Up est un manga sympathique que l’on prendra plaisir à lire.

 

How a Realist Hero Rebuilt the Kingdom – Tome 1 – 7,5/10


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Et si nous continuons avec un autre isekai ? Après tout, c’est la tendance alors tentons How a Realist Hero Rebuilt the Kingdom de Dojyomaru et illustré par Satoshi Ueda et Fuyuyuki. D’habitude, nous avons des lycéens ou des jeunes étudiants ou éventuellement des jeunes à la recherche d’un travail. Et si nous avions un profil un poil différent ?

Kazuya Soma est un aspirant fonctionnaire japonais qui se voyait passer le concours et faire un travail réglé comme du papier à musique et bien organisé. Mais lorsque dans une autre dimension, l’empire Elfrieden l’invoque pour être un héros et une éventuelle monnaie d’échange pour payer ses dettes, Kazuya les surprend tous ! En effet, si son statut de « héros » le laisse dubitatif, il a bien compris l’organisation de l’empire et suggère une politique d’austérité et de redressement. Le genre de plan pas forcément glamour mais qui a séduit le roi qui abdique en sa faveur et lui offre la main de sa fille.

Voilà un pitch qui surprend et notre héros a plutôt une plume et un boulier plutôt qu’une épée et un bouclier. Sa compréhension de la politique et de l’économie sont ses véritables armes et il fait un travail de gestion qui est tout à fait intéressant dans un empire qui pourrait se faire manger par des rivaux plus puissants. Et ce qui pourrait apparaître comme une histoire un peu assommante sur un « bon gestionnaire » est présentée ici de façon intelligente et cela nous donne envie de découvrir la suite.

Visuellement, c’est plus classique et on a un trait assez old school qui rappellera certains manga des 80’s mais ce n’est pas gênant outre mesure car l’histoire passe avant tout dans ce manga. How a Realist Hero Rebuilt the Kingdom est une surprise agréable qui vient se démarquer dans un genre, l’isekai, qui montre souvent les mêmes schémas.

 

Latna Saga : Survival Story of a Sword King – Tome 1 – 6,5/10


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Soon-Q vient nous présenter un isekai et comme je l’ai dit sur les deux articles plus hauts, ce n’est pas forcément facile de se démarquer tant cela pullule ! Mais nous allons tâcher de voir si Latna Saga : Survival Story of a Sword King change la donne. Déjà, on sent que niveau titre, on a un manga récent et un isekai car on a limite le pitch avec le titre à rallonge. Imaginez Dragon Ball avec un titre comme « Dragon Ball, l’histoire d’un jeune enfant à queue de singe qui part à l’aventure pour trouver le dragon qui exauce les souhaits » ! Bref, place à Latna Saga : Survival Story of a Sword King !

Ryu avait achevé son service militaire et se demandait bien ce qu’il allait faire ! Et paf, le destin, il est envoyé dans un nouveau monde dont le structure suit les jeux de rôle en ligne sauf que Ryu n’a pas de bol, il est victime d’un bug qui le bloque dans la zone de départ pendant 22 ans ! Ce bug le poursuit car en dépit de sa force titanesque, il apparaît aux yeux du monde comme un perso en apparence faible (bon, il a quand même pris 25kilos de muscle pendant 22ans). On a des trucs intéressants comme le bug qui poursuit Ryu et qui le place au cœur d’une intrigue qui titille notre curiosité. Mais en même temps, je suis peu surpris de voir un énième héros à la force colossale qui doit également masquer sa force. Ainsi, une partie de moi était curieuse de voir la suite et l’autre levait les yeux devant les situations clichés.

Visuellement, c’est vif, c’est dynamique mais s’il est sympa de voir un héros musclé qui change des sempiternelles gringalets, je dois dire qu’à part ça, c’est bien mais pas forcement le plus mémorable. Reste que Latna Saga : Survival Story of a Sword King est un isekai globalement sympathique qui pourra trouver un certain public et qui a déjà sa version animée qui mettre sûrement en valeur tout le dynamisme que j’ai pu apprécier dans les scènes d’action.