Glenat - Berzerk édition prestige et l'ère des cristaux
Manga / Critique - écrit par Canette Ultra, le 26/06/2025Tags : tome cristaux ere berserk edition video one
Un été au top avec des séries de prestige
Berzerk édition prestige 1 & 2 – 9/10
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Qui ne connaît pas Berzerk de Kentaro Miura ? Vous avez forcément déjà aperçu son héros Guts avec son épée démesurée, sa cape et son œil fermé ! Une série sortie en 1989 dont l’impact est indéniable. Devenu un symbole de la dark fantasy, elle a inspiré d’autres séries cultes comme l’Attaque des Titans, Full Metal Alchemist et bien d’autres. Pour les fans de jeux vidéo, difficile de ne pas citer les jeux de From Software dont Elden Ring est le dernier représentant et où l’inspiration d’avec Berzerk semble être partout (on peut même recréer Guts et utiliser son épée ou encore l’une des classes de départ rappellera Griffith). Bref, une série incontournable qui débarque en collection prestige. Penchons nous sur les deux premiers tomes de cette édition.
L’édition prestige, c’est avant tout un grand format avec couverture épaisse et classe, marque page et plus de 460 pages du manga. Les tomes un et deux regroupent les premiers tomes car nous commençons tout d’abord avec le tome 1 de cette édition prestige où, à travers le regard de Puck, l’elfe volant, nous découvrons Guts et le monde de Berzerk. Un monde violent où l’homme n’a rien à envier à la brutalité des monstres qui peuplent les différents lieux. Les fans de Conan apprécieront le clin d’œil de la scène d’introduction qui posera Guts comme un personnage implacable. Mais là où Kentaro Miura est fort, c’est qu’au fil des pages, nous voyons un personnage plus complexe qu’il en a l’air avec ses traumatismes, ses blessures. Il n’aime pas être touché, il combat malgré les blessures avec rage et désespoir en dépit de son bras manquant et de son œil en moins. Ses rebuffades et son apparent mépris des autres cachent une volonté de les protéger tout en se protégeant du mal que cela lui ferait de les voir souffrir.
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Berzerk nous fait donc passer par tout ça : rage, désespoir et joie dans des extrêmes rares car tout est extrêmes dans ce manga. Guts affrontent des monstres aussi puissants que mauvais. Si les premières histoires posent le cadre mais ne sont pas liées en tant que tel, l’arrivée dans une ville avec son baron en quête d’hérétiques à brûler va poser un cadre à la quête de Guts. Je vous les donne en vrac : les Béhérits, les Gods Hands, l’origine de la marque de Guts et le clou de tout ça : Griffith/Femto, le Némésis apparemment invincible de Guts.
C’est ainsi que logiquement avec la fin de cet arc dans le tome 2, nous enchaînons avec l’Age d’Or ! Cet arc scénaristique culte maintes fois adapté en animé et qui est la base de la quête de Guts mais également l’arc idéal pour découvrir ses origines. On y découvrira donc un Guts enfant élevé par des mercenaires après avoir été recueilli sous le cadavre de sa mère pendue à un arbre (Berzerk est pour public averti et on comprend pourquoi). Une vie rude ponctuée de moments traumatisants qui feront froid dans le dos. Guts grandira, sera un brin désabusé et nihiliste mais va attirer le regard de Griffith. Le Griffith de cet époque est jeune, ambition et dirige la troupe du Faucon, des mercenaires jeunes et habiles. On découvrira des personnages que l’on connaît bien comme Casca ou Ruckert et on découvre les premiers pas de Guts parmi cette troupe charismatique. L’arrivée de Guts parmi la bande de Griffith marque un tournant dans ce tome et on sent une énergie différente. Nous passons donc d’un arc très sombre à un arc plus lumineux malgré les premiers chapitres sur l’enfance de Guts.
On voit donc à travers ces deux tomes des émotions très différentes qui se dégagent et qui contribuent à définir l’univers de Berzerk. Graphiquement, malgré plus de trente années, c’est toujours un régal et les combats à l’épée sont pleins de détails et de pertinence. On peut dire que Berzerk parvient donc à passer l’épreuve du temps et s’inscrit comme une œuvre majeure des manga et comme une œuvre incontournable de la dark fantasy. Avec la fin de ce tome 2, nous sommes en plein suspense et vu la rivalité Guts/Griffith que l’on connaît, on attend avec impatience de (re)découvrir la suite qui s’annonce comme un tragédie grecque à la sauce Kentaro Miura.
L'ère des crystaux - Tome 13 – 8/10
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Ultime tome de la série d’Haruko Ichikawa, nous allons connaître cette saga atypique qui entend bien clore son histoire de façon tout aussi personnelle. Pour ceux qui ont loupé le coche, dans le futur, plus d’humain mais des crystaux qui se livre bataille, qui ressentent… Bref, on sent que l’on est dans un autre monde. L’ultime tome va donc tâcher de montrer ce qu’il advient de cet univers pour une conclusion qui va s’avérer spectaculaire à tout point de vue.
On retrouve donc Phosphophyllite qui a hérité des pouvoirs de Vajra. Avoir des pouvoirs qui confine au divin, ce n’est pas évident mais elle sent que quelque chose est en marche. De nouvelles formes de vie sont apparues et ce sont des minéraux tout innocent et joyeux. Devant cette joie de vie, notre survivante va s’interroger sur sa mission, sur le potentiel de destruction qu’elle sent en elle car elle est la dernière à posséder une trace de l’humanité disparue. Le récit va s’étaler sur des milliers d’années pour nous conter à travers Phos et un autre survivant, le récit des humains mais également le récit de cette nouvelle espèce sur un système solaire qui va péricliter.
Un récit fort et poétique à la fois qui est emprunt d’une beauté et d’une nostalgie portées par des dessins sobres mais d’une efficacité indéniable. Au terme de ce tome, une belle conclusion, de belles réflexions sur le monde et ses possibilités. Cet ultime tome vient également avec un super ex libris qui ravira les amateurs de la série et qui souligne toute la poésie de ce manga.