4/10Togari, l'épée de justice

/ Critique - écrit par juro, le 17/02/2004
Notre verdict : 4/10 - Tocar-i (Fiche technique)

Tags : epee togari justice tome etat natsume yoshinori

Trois cents ans auparavant à Edo... un criminel notoire commettait plusieurs meurtres, impunément, semant la terreur parmi la population. C'était en fait un jeune orphelin vagabondant de quartier en quartier à la recherche de nourriture luttant pour survivre. Son comportement sans aucuns scrupules et son comportement égoïste avaient fait de lui le véritable démon de l'époque mais les instances en place avaient finalement réussies à le capturer et l'exécuter.

Aujourd'hui... Edo est devenu Tokyo et le monde a bien changé mais pour les meurtriers le sort destiné après la fin de leur vie est toujours le même : aller directement en enfer pour subir les pires châtiments donnés dans le royaume des morts dirigé comme le veut la mythologie shintoïste par le seigneur Emma (sauf qu'à la différence de Yu Yu Hakusho, le gardien des âmes, ce n'est pas le gros démon barbu mais une femme, pour faire plus glamour). Et c'est justement dans cet enfer de souffrance que nous retrouvons un jeune homme au comportement rugueux, Tobé, qui correspond à la description du meurtrier.

Aussi terrible dans ce lieu de supplice que dans le monde dans lequel il vivait, Tobé subit de plein fouet le courroux d'Ossé, démon gardien qui le surveille. Son obstination va pourtant finir par payer puisqu'il obtient le droit de pouvoir revenir sur terre à l'unique condition d'exercer la volonté d'Emma qui consiste en une sorte de challenge mettant ses talents de combattant en valeur en s'armant d'un sabre en bois, Togari.

108 sinon rien

Togari
Togari
Pour revenir à une vie dans le monde des vivants, notre héros n'aura pas le choix et devra capturer 108 togas (crimes ou fautes) en moins de 108 jours à l'aide d'un sabre en bois lui permettant de réaliser sa tâche en ne combttant que des criminels avides de pouvoir... mais bien sûr tout n'est pas gratuit car ce sabre est empreint d'un pouvoir maléfique qui prend possession de l'âme de son détenteur, celui-ci n'aura pas droit de tuer voire même blesser le moindre humain à moins de subir le même châtiment qu'il aura lui-même infligé.

De plus, toute pensée meurtrière du héros ira jusqu'à lui faire perdre littéralement la tête. Tobé est un héros sous la contrainte du temps et de moyens. Pour arranger le tout, il est vite repéré par la police. L'élément intéressant que propose l'intrigue est de voir si un criminel aussi pervers parviendra à obtenir sa rédemption à travers un parcours du combattant mais surtout à l'évolution et la transformation du personnage qui se suppose dans les premiers volumes.

Le héros non conventionnel représente sans doute la force majeure du manga avec son état d'esprit si particulier qui le rend misanthrope et parfois inhumain. Néanmoins, le contexte du retour de Tobé sur Terre rend la situation comique en raison de son manque de connaissances de la civilisation d'aujourd'hui mais les flashbacks permanents le font aussi sombrer dans la folie. Pour récupérer les togas, il livre des combats courts mais assez divertissants qui mettent tout de suite au coeur de l'action.

Baclage en règle

Cependant, illustré de manière assez brouillonne par Yoshinori Natsume le manga perd de sa crédibilité. Personnellement, je n'ai pas beaucoup aimé le trait du mangaka assez classique et qui donne peu d'expressions au visage du personnage principal et j'ai particulièrement peu apprécié la forme rectangulaire donné aux yeux des personnages, trop basique et pas assez travaillé. Pour compenser, l'auteur a essayé de rajouter quelques personnages secondaires et des quêtes annexes mais essentiellement axé sur Tobé, le manga ne parvient pas à leur donner la pleine mesure qu'ils méritaient. Par exemple, l'apparition du personnage féminin, Itsuki, permet d'ébaucher une histoire d'« amitié-amour » qui ne se développe pas... tout comme les rapports entre gardien et prisonnier avec Ossé.

Enfin, il faut bien laisser une petite place aux méchants, principalement Sera et Amy, qui interviennent tardivement dans le scénario. Ils semblaient apporter le véritable petit plus qui donnerait son petit plus à l'oeuvre mais...

La série n'est déclinée que sur huit volumes et c'est le gros point noir de l'oeuvre. Après sept volumes, la série est honnête sans être prenante mais la fin vraiment « to(eu)bé » déçoit énormément en raison du bâclage incroyable qui n'aboutit à rien... à croire que l'auteur a dû écourter la série devant l'échec de la série dans son pays. Edité par Akata, Togari l'épée de justice laissait entrevoir un scénario potable au cours des sept premiers volumes avec d'un anti-héros incroyable mais le gros ratage de la fin en fait un manga à peine recommandable.