4.5/10Tetsuwan Birdy

/ Critique - écrit par juro, le 24/12/2007
Notre verdict : 4.5/10 - Le petit oiseau n'est pas sorti... (Fiche technique)

Tags : birdy tetsuwan manga masami yuki pika jeux

Un manga d'action comme tant d'autres prend place dans le cadre d'un drama school mêlé à celui d'une enquête policière intergalactique. Et ça marche au Japon...

Le bon vieux temps des extra-terrestres débarquant sur Terre avec des objectifs insensés semble avoir trouvé son apogée avec Parasite. Depuis, aucune parution – aussi nombreuses soient-elles – n’avait marqué les esprits. Ce ne sera pas encore le cas avec Tetsuwan Birdy de Masami Yuki. L’auteur de Patlabor n’a pas réussi à trouver un sujet en comparaison avec son œuvre phare pour nous intéresser durablement au destin lié d’un humain et d’une chasseuse de prime descendante à peu près aussi discrète que Martin Riggs (alias Mel Gibson) de L’Arme Fatale et Terminator. Un bon gros actioner comme les Japonais sont capables de les faire mais avec un manque évident de situations intéressantes…

Birdie

Tetsuwan Birdy (c) Pika
Tetsuwan Birdy (c) Pika
Birdy Seafon est un agent de la Fédération. Lors d’une tentative d'arrestation d'un criminel intergalactique sur Terre, elle blesse grièvement un adolescent du nom de Senkawa Tsutomu. Afin de lui sauver la vie, elle décide d'accueillir son esprit en elle. Ses supérieurs vont tenter de trouver un moyen de remettre en état le corps de Tsutomu mais en attendant, ils vont devoir cohabiter ! Tsutomu va vite comprendre que son corps et son esprit ne lui appartiennent plus vraiment...

Le manga ne fait pas dans le détail et oppose gendarme et voleur. Bon, d’accord, c’est un rapide résumé mais l’œuvre ne démord pas de cette ligne directrice et la règle s’applique à chaque chapitre éprouvé par le lecteur. Eprouvé, oui. Car Tetsuwan Birdy ne possède pas l’intelligence de nous faire donner du plaisir, il s’impose comme un cheveu sur la soupe et s’embarquant dans un scénario maintes fois prévisible mettant aux prises une mafia intergalactique chassée par des agents spéciaux. Bien évidemment, La Terre et plus particulièrement l’archipel – au courant de rien – se retrouvera comme le terrain de jeu de ses joyeux drilles éclatant tout sur leur passage. Le scénario nous rappelle aux bons souvenirs de canons du genre avec plusieurs éléments qui pourraient très bien être tirés de Devil Devil, Urusei Yatsura et Aï Non Stop, le manga essaye de jouer sur plusieurs terrains à la fois : la comédie pour un ratage évident et l’action pour un résultat confus.

Bim bam boum

Et le plus souvent la plantureuse Birdy Seafon finit avec la seule touche de vêtements admissible pour un shônen manga. Ses affrontements face aux criminels intergalactiques mettent Tsutomu en danger et surtout en proie aux soupçons de la police locale. Les personnages correspondent aux personnages de l’actioner nippon avec une touche de coquinerie : un jeune homme coincé en pleine adolescence et une fille extravertie sans pudeur qui plus est (vous avez dit Urusei Yatsura ?). Des combats, des décolletés et des vilains pas beaux en plus et le tour est joué. C’est fou comme c’est simple à appliquer une recette de manga… Tout n’est pas à jeter pourtant car l’histoire tient la route et quelques petits moments savoureux peuvent prêter à sourire.

Ceux qui connaissent Patalbor seront visiblement déçus par le rendu graphique de Tetsuwan Birdy. Masami Yuki n’apporte pas autant de détails aux situations qu’à ses mechas, ce qui s’avère plus que dommageable. Car si Patlabor a connu un tel succès, ses personnages classiques n’apportaient pas grand-chose au schmilblick graphique. Tetsuwan Birdy se confine à un déluge de combats sans foi ni loi peu impressionnants et quelques scènes de remplissage autour d’un drama school simple. La palette nipponne s’intéresse uniquement à cela et le résultat se révèle plutôt faiblard.

Tetsuwan Birdy poursuit étrangement son petit bonhomme de chemin dans son pays d’origine mais ses qualités moindres laissent dubitatif sur ce succès. Le scénario et le travail graphique relativement convenus ne donnent pas vraiment de satisfaction à quiconque aurait pu lire plus d’une dizaine de titres du genre avec une analyse critique…