4/10SteamBoy

/ Critique - écrit par CBL, le 04/10/2004
Notre verdict : 4/10 - Un coup dans l'eau (tiède) (Fiche technique)

Tags : film steamboy otomo katsuhiro animation ray vapeur

On y croyait. Enfin j'y croyais. Très fort même. Le papa d'Akira revient à la réalisation après avoir fait le scénario de l'éblouissant Metropolis. Steamboy, c'est le résultat de près de 10 ans de travail acharné pour produire la nouvelle référence de l'animation japonaise. Il faut croire qu'on devra attendre la suite de Ghost In The Shell car le résultat est très loin de mes espérances.

Otomo ne s'est pas foulé pour le scénario. Grosso modo, c'est un petit garçon qui tombe sur une invention fantastique qui risque d'être désastreuse si elle tombe entre de mauvaises mains. Cette invention ne peut vraiment exprimer son potentiel que dans une tour dantesque. Oui, cela ressemble beaucoup à Metropolis aussi bien dans l'idée que dans le déroulement. D'ailleurs les deux films parlent des mêmes thèmes : les dangers de la science, la science élevée au rang de divinité... Steamboy rajoute en plus des affrontements père-fils étant donné que les trois protagonistes principaux sont respectivement le héros, son père et son grand-père, la famille Steam qui comme son nom l'indique marche plus à la vapeur qu'à la voile. (Hum...).

On pourrait attendre des personnages très complexes et il n'en est rien. Aucun n'a vraiment de charisme et il y a même une petite fille qui est là on ne sait trop pour quoi mise à part nous casser les oreilles et représenter l'élément féminin du film. On est très loin de la mystérieuse androïde Tina et de la magie qui en émane.

Voilà ce qui manque beaucoup à ce film, de la magie, surtout après les dernières attaques miyazakiennes. Certes, le film est une tuerie graphique et l'univers proposé est vraiment excellent. Imaginez une Angleterre en pleine révolution industrielle, remplie de machines à vapeur et de bâtiments superbes. Vapeur, rouages, pistons,... les vieux routards de la SNCF vont adorer. Rajoutez-y quelques anachronismes et de la démesure très « Otomienne » et vous obtenez un délire visuel éclatant qui arrive presque à faire oublier que le gris et le marron étaient les couleurs dominantes de l'Angleterre victorienne. Au niveau technique, il n'y a rien non plus à redire. Mêlant 2D et 3D à merveille, le film est éblouissant à chaque plan, offrant en plus une qualité d'animation inégalée qui donne beaucoup de dynamisme à un film qui n'en manque déjà pas.

Mais cela ne change rien à la déception ressentie devant ce film. On n'arrive pas à accrocher et on a même plutôt tendance à décrocher au fur et à mesure tellement le film est prévisible et classique. On s'émerveille assez souvent devant la maestria technique d'Otomo mais au final, on ressort avec la même réflexion que sur mauvais film de SF : les effets spéciaux étaient bien, mais pas suffisamment pour cacher la pauvreté du reste.