Pluto
Manga / Critique - écrit par juro, le 23/04/2010 (Tags : pluto personnage disney donnees mickey donald cinema
Dans un monde futuriste où les robots vivent comme des humains, des crimes mystérieux se succèdent. Des robots et des chercheurs renommés sont assassinés dans des circonstances très étranges. Toutes les victimes sont retrouvées avec un ornement en forme de cornes sur leur tête. Gesicht, un inspecteur robot, est chargé de l'affaire. Il découvre que les victimes sont des vétérans du dernier conflit d'Asie centrale, et que les robots visés sont les sept robots les plus puissants de la planète, dont il fait lui-même partie ! L'inspecteur Gesicht part alors à la rencontre des personnes et robots menacés pour tenter de les protéger du danger.
PlutoSur une idée tirée d'Astro Boy d'Osamu Tezuka, Naoki Urasawa (20th Century Boys, Monster...) met une claque à tout le monde en s'appropriant les lois de la robotique d'Asimov pour créer Pluto, un thriller tout bonnement excellentissime. Mélangeant les influences, le mangaka réalise le tour de force de ne pas s'embourber ni dans l'action à outrance, ni dans la réflexion à outrance... Son cocktail déjà présenté dans ses œuvres précédentes fonctionne à merveille et une fois de plus, les rebondissements de fin de chapitre laisse rêveur pour la suite... Comment s'imaginer qu'un shônen comme Astro Boy pouvait prendre une telle dimension dans les mains d'Urasawa ? Et bien, le mangaka ne fait qu'effleurer le mythe d'Astro pour s'approprier à sa manière cette histoire. Malgré des contraintes plus nombreuses que lors de ses précédentes parutions (du fait du respect indu à l'œuvre de Tezuka), Urasawa s'en tire admirablement bien, ne commettant pas d'impair. Dans cette vendetta anti-robot, les personnages aux backgrounds important se multiplient tandis que les meurtres mystérieux sont perpétrés aux quatre coins du monde.
Pluto s'inscrit dans la même veine que 20th Century Boys en prenant comme base des événements de l'actualité contemporaine (guerre en Irak, crise économique, émergence du KKK...) pour faire un titre à taille surdimensionné et à plusieurs échelles de lecture. S'y mêlent psychologie, émotion et mystère mené de main de maître par un expert en la matière. Tezuka avait une base unique et claire, Urasawa en a démultiplié les possibilités pour la rendre complexe. Un travail démentiel auquel son style seinen colle si bien, profilant des personnages aux multiples facettes à travers des silences qui en disent long.
Que dire ? Pluto se révèle aussi grand que ses prédécesseurs à tous les niveaux. Urasawa ne déçoit pas et s'approche une nouvelle fois de la perfection. Du grand art en huit volumes...