Macross Zero
Manga / Critique - écrit par Kei, le 01/09/2005 (Tags : macross zero eur jeux bandai ray achat
Macross, c'est avant tout 13 séries d'animes, d'OAVs et de films. Il s'agit sans aucun doute de la deuxième grande saga de Mecha, loin derrière Gundam mais très loin devant le reste des animes. Comme dans toutes les grandes saga, les différents volets sont d'une qualité inégale. Le massacre appelé Dragon Ball GT représente bien ces différences de qualité. Entre les OAVs, les films, les films live et les séries dérivées, réalisés par autant de studios différents, il est normal que la qualité ne soit pas toujours au rendez-vous.
Mais heureusement, ce n'est pas le cas pour Macross Zero qui se pose comme la nouvelle référence graphique dans le monde de l'anime.
En 1999, un énorme vaisseau extra-terrestre s'écrase sur terre. Bien entendu, qui dit vaisseau spatial dit technologie nouvelle, et c'est pour mettre la main sur ces technologies qu'une guerre s'engage entre les UN (ONU en français, bien que visiblement elle ait perdu ses principes pacifiques) et les anti-UN. Cette guerre fratricide dure depuis déjà 8 ans et à épuisé les réserves en hommes de la planète. Les armées des deux bords commencent à recruter des adolescents pour pouvoir continuer à se taper dessus. Sans formation ou presque, ces jeunes gens partent aux commandes d'avions un peu spéciaux, direction le casse-pipe.
Shin Kudou est l'un d'eux. Son appareil est abattu lors d'une mission par un étrange avion : celui-ci s'est en effet transformé en mecha. Lorsqu'il reprend connaissance, il est dans un village coupé du monde sur une île perdue au milieu de l'océan. Or c'est dans les fonds marins à proximité de cette île que des scientifiques viennent de découvrir les restes d'un objet extra terrestre. Il semblerait bien que les légendes de l'île, qui parlent de dieux tout-puissants, soient finalement un peu plus que des légendes...
Comme dit dans l'introduction, Macross Zero c'est avant tout une grande claque visuelle. A part les personnages et certains décors, tout est réalisé en 3D. La 2D est elle aussi sublime, mais elle n'arrive pas à la cheville de la 3D qui est bien au-delà de toute la production actuelle. Elle surpasse même celle de Innocence, mais uniquement sur le plan technique car artistiquement Innocence est véritablement grandiose. La caméra bouge en permanence, et les combats aériens sont magnifiques. Pour tout dire, ce sont les seuls combats aériens que je trouve agréables à regarder. La sensation de vitesse n'est pas qu'un vague mot ici : ça va vite, très vite et quand un personnage dit « il est trop rapide », on est bien forcé d'être d'accord avec lui. Et c'est sans doute grâce à la 3D que cette vitesse ne transforme pas la série en bouillie visuelle. On pourrait continuer à s'extasier longtemps, mais je pense que c'est assez clair : Macross Zero, c'est plus que beau. Il faut dire que pour arriver à cette qualité, les créateurs ont dû prendre du temps : pas moins de deux années de production pour seulement 5 épisodes, ce n'est pas rien. Les épisodes sont sortis au rythme de un tous les quatre mois. Ce ne sont pas les autre studios qui sont fainéants, c'est juste que Bandai a pris un temps incroyable pour produire un anime magnifique.
Bien sûr, des jolis dessins n'ont jamais fait un bon anime. Sans une histoire et des personnages attachants, cette série ne serait rien de plus qu'une démonstration technologique.
Et heureusement pour nous, Bandai a fait du très bon travail de ce coté aussi. En effet, le studio réussit le tour de force de créer des personnages auxquels ont s'identifie en seulement 5 OAV. Le format plus long de 5 minutes qu'un épisode classique joue sans doute là dedans, tout comme le fait d'avoir fait disparaître le générique de début. Bien sûr, tout n'est pas parfait. Mais en 5 épisodes, il aurait été dur de faire mieux. Les background des personnages principaux et de certains secondaires sont développés, sans que cela diminue la qualité de l'intrigue. Il est vrai que vu le format, développer des personnages secondaires aurait pu tuer l'intrigue en la dilatant. Mais il n'en est rien. Car au delà des combats, ce qui est intéressant c'est cette rencontre entre deux civilisations, entre leurs représentants qui sont parfois butés d'un coté comme de l'autre. Saupoudrez un peu de romance sur le tout et des passages pour faire pleurer dans les chaumières et vous aurez une bonne recette pour donner de la consistance à des personnages qui étaient déjà crédibles.
Mieux ! Cette série évite soigneusement les clichés habituels, tout comme les répliques trop attendues. On n'échappe cependant pas à quelques scènes lyriques au possible et bien pensantes pour nous sortir une morale pacifico-écologique. Le dernier reproche n'en est pas vraiment un. Il s'agit plutôt de quelque chose qui fait sourire : régulièrement, on nous sert une bonne tranche de chanson. Jusque là, rien de dramatique. Le hic, c'est que ces chansons sont en français. Outre l'accent déplorable, la voix est terriblement aigüe et les images qui vont avec sont d'un glamour qui va sans doute bien avec l'image de la France dans l'archipel (et dans le reste du monde) mais qui dénotent un peu au milieu de l'histoire.
Macross Zero est un anime qui mérite plus que le détour : il faut le voir. Il ne marquera pas les esprits par ses réflexions philosophiques, mais il est passionnant, et techniquement impressionnant.