Lost Paradise T.1
Manga / Critique - écrit par Mimi0524, le 08/04/2012 (Tags : paradise lost gto manga tome mangas fujisawa
Le chevalier vient sauver une princesse Lost Paradise est le premier manga de Tôru Naomura. Il a été publié au Japon il y a trois ans (série en 6 volumes). Ki-oon nous le fait découvrir aujourd’hui avec ce premier tome.
Sora Himoto est une jeune fille qui, depuis sa plus tendre enfance, rêvait de devenir un vaillant chevalier. Elle est transférée à Utopia, un établissement réservé à l’élite, bâti sur une île artificielle qui cache une bien atroce réalité. Coupés du monde, les dirigeants en profitent pour y dicter leurs propres règles. Ainsi, les filles ne sont que méprisées et dominées par les garçons qui, pour assurer leur carrière, doivent se plier à la loi. Pour rabaisser encore plus la condition des filles, le groupe dirigeant d’Iwahijiri a mis en place l’Hexagram, un champ de bataille où s’affrontent en duel les élèves dans le cadre de jeu vidéo en réalité virtuelle. Les filles ne sont plus considérées comme des êtres humains mais comme des objets que les garçons utilisent pour se battre. Sora, outragée par ce principe misogyne, est bien déterminée à sauver toutes les filles de l’établissement. Aidée par une mystérieuse fille masquée, l’héroïne bouleverse les règles en entrant sur l’arène. Ce n’est que le début de la révolte et aussi l’occasion pour elle de voir son rêve se réaliser.
Par sa couverture, Lost Paradise peut éveiller une curiosité pour les amateurs de shôjo-ai mais on est leurré en lisant les premières pages et on y découvre un univers tout à fait original où règne la misogynie. On prend plaisir à suivre cette histoire bien rythmée qui va directement à l’essentiel : l’intrigue se met en place très rapidement et les règles de l’Hexagram sont explicitées de façon subtile, histoire que le lecteur ne soit pas noyé dans une masse d'informations. Une question subsiste : comment un jeu aussi atroce peut-t-il exister ? La réponse : parce que les dirigeants, de père en fils, sont tous misogynes !... et oui c’est la seule raison…
On regrette notamment le caractère manichéen du manga où toutes les gentilles filles sont apeurées et martyrisées par les méchants garçons (et il n’y a apparemment aucune exception pour l’instant…). C’est à voir si cela disparaîtra par la suite. On peut miser sur le personnage de Tsuki, l’amie de Sora qui semble jouer un double jeu. On ignore si elle a un protecteur. Et si oui, qui est-il ? D’autres secrets sont aussi à percer comme celui de la jeune fille masquée qui vient en aide à l’héroïne. Cette dernière est aussi entourée de mystère : est-elle entrée dans l’arène par hasard ? Pourquoi son uniforme est-il différent de celui des autres filles ? Et pourquoi possède-t-elle une paire de gants ? Sora est une héroïne plutôt sympathique à suivre par son dynamisme et sa volonté qui lui donnent un certain charisme. Il est cependant dommage de voir les autres personnages effacés, hormis peut-être le jeune homme mystérieux au cache-œil.
Lost Paradise surprend beaucoup par son originalité et son efficacité. Le graphisme est agréable malgré quelques scènes fades (comme les scènes de combat) qui mériteraient d’être mises plus en relief. Le manga est une série courte (en six volumes) et il y a donc espoir à ce que la série garde un bon rythme. On attend de voir la suite !