7/10I am a Hero T.1

/ Critique - écrit par OuRs256, le 20/04/2012
Notre verdict : 7/10 - Héros ou Zéro ? (Fiche technique)

Tags : hero manga tome hanazawa kengo kana mangas

I am a Hero T.1
Joli fusil à pompe.Un volume 1 ? C'est parti pour une introduction !
Dans I am a Hero, nous suivons le quotidien d'Hideo Suzuki, assistant de mangaka alors qu'il a 35 ans passés. Il a eu sa petite période de gloire avec son manga en deux volumes Uncut Penis. Malheureusement, il n'a pas réussi à repercer dans le milieu depuis et enchaîne les boulots secondaires chez d'autres auteurs. Sa petite amie Tetsuko sortait auparavant avec un mangaka à succès nommé Nakata. Il a tellement de succès qu'elle n'arrête pas d'en parler d'ailleurs... C'est dire si Hideo est inintéressant... Peu intéressant, peu inventif, il parle avec un ami imaginaire nommé Yajima. En résumé, il est l'archétype du loser de base qui n'intéresse personne. Alors que les langues se délient lors de ses diverses beuveries, un drame se joue en toile de fond. De plus en plus de cas de morsures sont recensés et certaines morts mystérieuses laissent planer un doute concernant les problèmes à venir pour notre "héros".

Pourquoi I am a Hero se démarque des autres sorties ? La série surprend d'abord par son personnage principal. Un peu fou, il parle tout seul ou à son ami imaginaire et voit des formes qui sont parfois un peu déroutantes (un peu comme le personnage d'Homunculus qui commence à voir des choses bizarres après sa trépanation, sauf que là, le héros n'a pas subi de trépanation...). Hideo n'a rien du protagoniste classique, encore moins d'un héros et ce, malgré son leitmotiv "I am a hero". Lorsqu'il a bu, il se dit qu'il aimerait bien être le personnage principal de sa propre vie et on comprend que cette phrase qu'il se répète sans cesse n'est qu'une façon de se donner du courage pour affronter un quotidien qu'il ne maîtrise même pas. On se demande même parfois pourquoi sa copine reste avec lui puisqu'à chaque fois qu'elle est un peu éméchée, elle commence à le traiter comme un moins que rien... Au début, on ne sait pas trop ce qu'il dessine (ses œuvres précédentes ou celles du mangaka chez qui il travaille) mais on se rend vite compte que ce sont des titres à caractère très érotique, d'où son petit côté pervers (Il chante la chanson de la "foufoune" assez souvent).

Le rythme de la narration est lent et les premiers chapitres sont assez déroutants. On ne sait pas trop où l'auteur veut en venir. Est-ce qu'il veut nous parler de quelqu'un qui a des hallucinations ? Est-ce qu'il veut nous parler de la vie d'un assistant raté ? On commence à entrevoir une direction totalement différente lorsque le taxi fauche une jeune femme alors qu'Hideo rentre chez lui. Il ne réagit d'ailleurs pas vraiment à cet accident qui se passe pourtant devant ses yeux... Lorsque la femme se relève complètement disloquée, on comprend que la série devrait s'inscrire dans la tradition du survival horror. N'espérez pas trop de similitudes avec High School of the Dead, la façon dont l'action est menée pour le moment laisse supposer son exact opposé.

L'aspect graphique est très soigné et on reste dans quelque chose de très réaliste jusqu'à l'apparition des premiers "zombies" disloqués tout à la fin du volume. Ils ont une façon de bouger très particulière et l'auteur fait bien ressortir tout le réseau veineux, ce qui leur donne une patte graphique très particulière. Les personnages sont très réalistes, mention spéciale aux amis assistants mangaka d'Hideo qui représentent de gros clichés du genre. L'édition est aussi très réussie et Kana a fait un joli boulot sur la couverture. Les pages couleurs ont aussi été conservées (yahoo !) en début de volume, ce qui nous permet de repérer certains gros classiques dans la bibliothèque du héros tels que Beck ou encore Gantz.

Le mot de la fin : Malgré un rythme très lent, la sauce commence à prendre en fin de volume et l'histoire prend une direction que l'on était loin d'imaginer en début de volume. Très ancré dans la réalité (que ce soit au niveau des graphismes où des scènes de la vie quotidiennes), le manga se donne une patte particulière plutôt étonnante. Avec un héros minable au possible, la marge de progression est immense. Les futures attaques lui donneront sans doute la possibilité de se révéler et de montrer au monde que sa phrase n'est pas dite en l'air et qu'il est bien un héros.