Les Glénat du mois de janvier 2015

/ Critique - écrit par OuRs256, le 17/02/2015

Tags : janvier glenat charlie comics france hebdo manga

Le mois en deux mots trois mouvements : moyen-orient / zanpakuto / insectes / ballon rond / dinosaures / espace / microbes / pirates / goules / neige / rock

Les Glénat du mois de janvier 2015

Altair 3 : Le périple de Mahmud l’amène en Phénicie où il va devoir utiliser tous ses talents de négociateur pour éviter que son pays ne soit menacé par l’empire de Baltrhain. En effet, si jamais ils mettaient la main sur ce point de passage obligé de la mer de Centro, les ennemis de la Türkiye disposeront d’un point d’attaque supplémentaire… L’auteur semble vouloir mener la vie dure à son personnage principal dans la mesure où ce dernier continue à apprendre avec la manière forte. Il se trouve pris dans une négociation qui le dépasse et à laquelle il ne peut presque pas participer dans la mesure où il mettrait sa position en danger avec la moindre maladresse. Altair est un shônen qui continue à se distinguer de ses concurrents de par son intrigue particulièrement bien ficelée mais aussi par son héros qui se voit de plus en plus impuissant. Ce dernier était au summum de la gloire dans les premières pages et il se retrouve à fuir (un peu comme un malpropre) une zone de guerre. Il faut dire que ce n’est pas quelque chose que l’on voit tous les jours dans un titre du genre. L’auteur se permet des petites réflexions bien senties sur les intrigues politiques de son royaume, ce qui confère à son oeuvre une singularité particulièrement bienvenue. N’hésitez plus trop à l’essayer !

Bleach 61 : Ichigo termine sa discussion avec son zanpakuto et voit son pouvoir grandir encore… Pendant ce temps, les armées de Yhwach apprennent le nom de son successeur et se préparent à envahir Soul Society. Même si le volume commence tranquillement, l’arrivée des armées Quincy marquent le début d’une phase de combats intenses où personne n’est à l’abris. Les capitaines ne peuvent toujours pas utiliser leur bankai de peur qu’il se fasse voler par un des Stern Ritter. Kubo semble se lâcher complètement pour ce dernier arc et nous propose une nouvelle fois une petite boucherie. Au tout début, les ennemis semblent moins fort que la dernière fois puisque les capitaines se sont entraînés dans le but de se battre sans leur arme la plus puissante malheureusement, l’impuissance reprend le dessus très rapidement. Les personnages, même les plus populaires, ne sont pas épargnés et se font même ridiculiser assez fortement. C’est notamment le cas d’Hitsugaya qui a le droit à une correction comme c’est pas permis ! Pour le reste, c’est du Bleach tout craché. On a toujours le droit à un dessin superbe et des poses à ne plus savoir qu’en faire. On aime… ou pas ! 

Cagaster 4 : Une fois n’est pas coutume, le héros va aller sauver la demoiselle en détresse à la seule différence qu’Ilie est plus ou moins en position de se défendre toute seule. Les révélations du troisième volume n’étaient que le début. En effet, la présence plus marquée de Franz et d’Acht permet de développer un peu plus le passé autour de la jeune fille, de ses origines mais aussi de sa mère et de ce qui lui est arrivé. Kachou Hashimoto ne délaisse pas l’action pour autant et le sauvetage ne se fera pas sans heurt. Pour couronner le tout, les troupes du général Hadi continuent à attaquer les villes pour étendre leur influence ou alors pour une autre raison plus mystérieuse… L’auteure se débrouille vraiment bien pour gérer deux fronts différents dans son histoire. D’un côté, on retrouve une intrigue liée à Ilie et à son passé et de l’autre, on est plongé dans une intrigue politique où la lutte d’influence cache un dessein plus sombre. C’est d’ailleurs dans cette manigance que les deux se rejoignent presque naturellement. On se retrouve donc avec une héroïne que l’on pensait potiche au départ mais qui s’avère être la pièce maîtresse de l’histoire. Avec un savant mélange entre action et passages narratifs, difficile de ne pas dire que l’on se trouve en présence d’un très bon titre !

Les Glénat du mois de janvier 2015

Captain Tsubasa 27 : Alors que les Japonais continuent à être têtus et à ne pas faire jouer Tsubasa, ils se font ridiculiser par les équipes qu’ils affrontent en match amical. Cependant, après une petite dispute, les idées se remettent en place et il semblerait que tous veulent renouer avec la victoire, même si pour cela, ils doivent mettre leurs principes de côté et laisser la star qui n’a pas participé au stage de préparation retrouver les terrains. L’effet est immédiat puisque le retour de Tsubasa permet à l’équipe de trouver une nouvelle vitalité. Un peu comme Zidane en équipe de France, le joueur est le chef d’orchestre qui permet à son équipe de vaincre dans l’adversité. Pour ma part, j’avais de plus en plus de mal à comprendre cet entêtement de l’équipe à ne pas vouloir le réintégrer. Oui, il n’a pas fait le stage et il n’a pas eu à passer par les épreuves de sélection où d’autres ont été recalés mais il ne faut pas se voiler la face. Pour un joueur comme Tsubasa, elles n’auraient évidemment été que du petit lait. Le jeune garçon avait bien mieux à faire que de perdre son temps avec des joueurs traditionnels. C’est un génie et il avait évidemment besoin d’un entraînement à sa hauteur. Bref, quoi qu’il en soit, tout est oublié. L’équipe japonaise est prête pour faire des ravages dans le tournoi international junior !

Jabberwocky 1 : Autant le dire tout de suite, le manga de Masato Hisa ne plaira pas à tout le monde. Pourquoi ? Le parti pris graphique devrait en rebuter plus d’un dans la mesure où il faut un certain temps d’adaptation pour que le tout soit bien lisible. Même si ce n’est pas fluide dès le départ, ce petit air à la Sin City n’est pas déplaisant du tout une fois qu’on parvient à comprendre la façon de dessiner de l’auteur. Il serait donc dommage de s’arrêter la-dessus. Du côté du scénario, c’est complètement frappé ! L’auteur (un ancien espion japonais) va mélanger services secrets russes, agents britanniques et… dinosaures ! Mais oui lecteur, tu as bien lu, il fait intervenir des dinosaures dans une intrigue très axée politique et « contrôle du monde », un peu à la James Bond en fait. Ne vous attendez pas à des créatures gigantesques sans cervelles qui détruisent tout sur leur passage. Les créatures de Masato Hisa sont à moitié humanoïde et à moitié monstre. On obtient donc des bipèdes intelligents dotés d’une force herculéenne qui tentent de se fondre dans la masse et de ne pas se faire repérer sous peine de se faire massacrer. Le duo de héros est appuyé par une jeune femme aux talents non négligeable et à un dinosaure plus intelligent et lettré que la plupart des gens sur notre planète. Tant que j’y suis, un autre point particulièrement positif, c’est la multitude de références littéraires mais aussi des historiques. Ceux qui aiment autant les livres que votre serviteur y trouveront donc de quoi se faire particulièrement plaisir. Pour ma part, ce n’est que le premier volume mais j’adhère déjà totalement ! 

Knights of Sidonia 12 : Dans le monde créé par Nihei, les balades dans l’espace ne sont jamais innocentes et se passent rarement sans encombres. Alors qu’ils tentent de transporter des biens importants via Lem, les pensionnaires du Mizuki vont se retrouver face à un nouvel essaim de gaunas qui ne les laissera pas intacts. L’auteur continue à explorer des questions qui lui sont chères et en particulier celle de la limite entre l’humain et le non-humain. Alors qu’Honora se fait piéger à l’intérieure, les « données » de cette dernière vont être complètement absorbées par la créature qui va créer une réplique exacte de la jeune fille. Cette dernière sera tellement réelle qu’elle ne se rendra même pas compte qu’elle est un gauna, c’est dire. Toute sa personnalité est reprise à la perfection mais plus que ça, j’ai eu l’impression que c’était son humanité tout entière qui avait été copié. Bref, les amoureux de SF et de philosophie sauront se poser les bonnes questions… Pour ma part, je ressors intrigué et satisfait d’une lecture toujours aussi agréable.

Les Glénat du mois de janvier 2015

Moyasimon 3 : Eh oui, c’est déjà le troisième opus de Moyasimon et force est de constater que c’est toujours aussi verbeux. Cependant, si vous êtes parvenus jusqu’ici, c’est que vous accrochez un tant soit peu à la série. La cave de fermentation est fin prête et le petit groupe de recherches universitaire va enfin pouvoir comme il se doit. Les expériences se multiplient mais ça n’empêche pas les personnages de voir des microbes un peu partout. En fait, plus ça va, plus j’ai l’impression de lire un Mushishi dessiné par un auteur qui aurait abusé de LSD ou d’amphétamines (sachant qu’il est soutenue par Tomoko Ninomiya, l’auteure du génial Nodame Cantabile, j’ai l’impression qu’elle lui a présenté son fournisseur). Les microbes se baladent un peu partout comme les mushi et seul une personne peut les voir à la différence qu’ils ont l’air d’adorer foutre le dawa dans la vie de ceux qu’ils croisent. Bon après, Sawaki fait un bien piètre Ginko mais quand même ! Ce tome sera ainsi l’occasion de faire la connaissance de virus qui donne du fil à retordre à l’humanité comme le VIH mais aussi à un problème plus que d’actualité puisqu’il s’agit d’Ebola ! Est-ce qu’on peut parler de coïncidence ou Glénat avait tout prévu ? Je laisse les fanas de la théorie du complot décider !

One Piece 73 : Sur Dressrosa, le combat laisse place à la narration dans ce soixante-treizième volume de la série d’Eiichiro Oda. On apprend donc de la bouche du petit soldat ce qu’il s’est passé dans le passé et la façon dont Doflamingo a obtenu le trône. Une fois de plus, c’est la traîtrise qui caractérise ce personnage détestable… Le plan du capitaine corsaire était particulièrement retord mais il est parvenu à piéger le roi Riku avec une facilité déconcertante. En fait, le côté « bonne pâte » des gentils est, une fois n’est pas coutume, montré du doigt par l’auteur. En fait, à être trop gentil, les personnages du monde de One Piece endure toujours les pires souffrance et le roi Riku (et par extension le peuple de Dressrosa) n’échappe pas à la règle.   Pour ma part, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le parallèle avec le royaume d’Alabasta. Même le plan de Crocodile était moins bien huilé (et beaucoup moins démoniaque, il faut l’avouer), on retrouve cette idée de royaume à renverser à laquelle Oda semble beaucoup tenir. On apprend aussi les relations qui lient les nouveaux personnages apparus avec cet arc. Que ce soit Rebecca, Violette, Riku, le petit soldat… Ils n’auront plus de secrets pour vous. Avec ce tome, on a donc les bases narratives du combat contre le flamand rose et Oda peut reprendre le combat de plus belle dans le volume suivant !

Tokyo Ghoul 9 : On fait un bond de six mois dans le temps. Même si tout le monde a encore l’assaut donné contre Aogiri, de nouveaux groupes de goules se sont formés et le CCG a dû évoluer pour s’adapter à ces changements. Ken possède sa propre équipe et continue à chercher le docteur Kano en quête de réponses. Il va d’ailleurs suivre une piste qui le mènera à une goule qu’il connaît vraiment très bien. L’originalité de ce volume, c’est qu’après plusieurs tomes passés presque exclusivement avec des goules, Sui Ishida se concentre un peu plus sur les Colombes. On découvre que la fille du terrible Mado va faire ses débuts en tant qu’inspecteur junior auprès d’Amon (ex-partenaire de Mado Père) et leur relation promet d’être aussi bizarre qu’intéressante. La jeune femme possède un caractère particulier et ne vit qu’en fonction de ses besoins vitaux (c’est assez difficile à expliquer mais elle ne fait que ce qu’elle a besoin de faire). Depuis le tome 1, le monde de Tokyo Ghoul a beaucoup changé. L’auteur nous proposait alors une vision des choses assez claires avec des goules (donc des monstres) plus humains que les inspecteurs du CCG (des humains), les choses ne sont plus aussi claires. Il y avait bien des goules méchantes auparavant mais maintenant, on sent des bons et des mauvais dans les deux camps. De plus, passer du temps avec les inspecteurs du CCG permet de montrer un côté d’eux que l’on ne connaissait pas. On découvre leurs motivations, leur quotidien… un peu comme on découvrait celui des goules au début de la série, un parallèle pour le moins sympathique. Alors que la frontière entre le bien et le mal s’estompe de plus en plus, l’univers de Tokyo Ghoul devient de plus en plus intéressant et ça, ce n’est pas pour nous déplaire.

Les Glénat du mois de janvier 2015

Vertical 8 : Sanpo, c’est un peu le monsieur tout le monde version montagnard. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il ne possède pas de domicile fixe (comprenez qu’il n’a pas d’adresse postale fixe) puisqu’il se « promène » tout le temps dans la montagne. Dans ce huitième opus, il partira à la recherche d’une personne disparue depuis deux ans, parviendra à secourir quelques malchanceux ayant fait une chute mais fera surtout de nombreuses rencontres riches en émotions. La plus frappante d’entre elles reste celle avec ce journaliste, photographe amateur qui s’est rendu en montagne après une semaine difficile. Il n’avait qu’une idée en tête en y allant : reprendre le contrôle de lui-même et de sa vie, un peu comme ce salaryman qui ne se reconnaît plus. Après la perte de son emploi et de sa famille, il décide de revenir à une chose qui le caractérisait. On découvre donc la méthode que ceux qui habitent près de la montagne utilisent pour se ressourcer, une petite randonnée, ça vous remet quand même du baume au coeur, non ? 

Woodstock 8 : La série musicale censée nous en mettre plein les oreilles est de retour en ce mois de janvier et après un volume sept pas terrible, force est de constater que le huitième a du mal à remonter le navire. L’histoire entre les drogués et les rockeurs « cleans » se terminent par un concert où le groupe de nos héros s’illustre tout particulièrement. La résolution se fait presque naturellement, le drogué est touché par la musique de Gaku et se remémore les bons moments avec son pote… C’est tout. Il n’y a pas grand chose de plus à dire. On reste dans quelque chose qui se lit mais qui n’a pas vraiment de saveur. La direction donnée à la série n’est pas particulièrement motivante et on espère quand même qu’on va avoir quelque chose de moins convenu et moins tiré par les cheveux. Bref, comme dirait le comte de Monte Christo : « Attendre et Espérer ! ».