Free Fight - New Tough
Manga / Critique - écrit par juro, le 11/12/2007 (Tags : fight free tough manga saruwatari vol tome
Protège-dents... gants... vous êtes maintenant parés à lire Free Fight, la suite de Tough. Ca va faire mal !
Charade : pourquoi les combattants de Free Fight combattent torse nu ? Parce qu’ils veulent attraper la Tough… Après cette blague pitoyable soufflée à mes oreilles par une inspiration malencontreuse (sisi, c’est vrai), vous remarquerez sans doute que manga d’arts martiaux à rallonge de Tetsuya Saruwatari reprend vie avec une suite au concept similaire avec presque zéro amélioration ni innovation. Pourquoi changer une franchise qui marche ? Parlez-en à Kiichi Miyazawa mais apportez d’abord votre protège-dents…
A vos risques et périls
Free Fight (c) TonkamKiichi Miyazawa est le nouveau chef de l’école Nadashinkage, une école d’arts martiaux ancestrale aux techniques létales. Pour payer les frais d’hôpitaux de son père, paraplégique suite à un combat acharné avec son frère jumeau, Kiichi participe à des combats clandestins et affronte les pires combattants du monde de l’ombre…
A l’instar de Baki, Tough se permet de revivre de ses cendres pour trouver un second souffle avec Free Fight – New Tough. Le principe demeure simple et animal : mettez deux lutteurs aux styles différents sur un ring pour un match illégal dans le milieu des mafieux nippons et regardez-les s’entretuer comme des chiens pour un bout d’os. Luxation, fracture et autres distorsions apparaissent dans un craquement brusque. Pour des sommes affolantes, ces matchs réunissent deux oyabun (chef yakuza) et leurs deux meilleurs athlètes rompus aux techniques les plus meurtrières. Muscles saillants et regards provocants composent Free Fight pour un résultat sensiblement similaire à son prédécesseur. Seule la condition du héros a varié car le voici au sommet de son art martial avec un seul but en tête : trouver suffisamment d’argent pour soigner son combattant de père. Ce héros de principe (pas de tuerie) au grand cœur possède cette unique raison de vivre confinant le manga dans un schéma A+B=C bateau et terriblement convenu. Mais la raison d’être du manga ne réside heureusement pas dans son scénario.
Dead or alive
La morale n’a que faire de Free Fight. Il est pourtant amusant de voir le double affrontement à la fois physique (sur le ring entre les combattants) et mental (dans la salle entre les oyabuns). Chacun dépendant de l’autre. Le mangaka livre une dualité moins manichéenne que prévue avec un milieu mafieux aux codes toujours aussi intéressants à découvrir mais préfère s’intéresser davantage aux combats bien rendus par son trait agréable et épuré. La connaissance des arts martiaux se retrouve moins mise en avant car les adversaires de Free Fight possèdent plus des caractéristiques physiques qui les rendent monstrueux que des techniques ultimes (on attend les prochains volumes pour confirmer). Le compte-rendu des combats est toujours aussi bon car vivant, rythmé et intense. Les rapides changements de situation paraissent propre au genre et Free Fight n’y coupe pas, Kiichi devenant un punching-ball chaque fois plus défoncé.
Le style est épuré, faisant la part belle aux combats et aux mouvements des combattants. Le style de l’auteur s’est quelque peu amélioré au fil des années avec Tough, il trouve la plénitude avec Free Fight. Cependant, devant cette avalanche de muscles, les lutteurs apparaissent comme des Playmobil bien carrés, d’autant plus que les adversaires prennent des biceps supplémentaires à chaque nouveau combat jusqu’à n’en plus finir. Mais on passe tout de même un agréable moment à apprécier les expressions de joie et souffrance s’enchaînant dans ce monde sans foi ni loi…
La critique de Free Fight vaut tout autant pour Tough, l’incidence de la suite étant vraiment peu distincte d’un point de vue graphique. L’histoire s’installe comme une bonne suite avec un concept sensiblement similaire au premier cité. Les amateurs de sport de combat et de duel manichéen s’empresseront de se les approprier…