Final Fantasy VII - Dirge of Cerberus
Manga / Critique - écrit par juro, le 17/08/2006 (Tags : fantasy final dirge cerberus vii playstation video
On a beau le savoir, on se fait toujours avoir. Le phénomène Final Fantasy a encore sévi, une victime de plus. La cause : un nouvel épisode de la saga sous la forme d'un OAV, prélude à un jeu vidéo sortant dans les prochains mois. Reprenant la technique avancée de Final Fantasy VII : Advent Children plutôt que la classique de Last Order, personne ne pouvait imaginer le résultat d'une animation remarquable associée à une histoire charismatique. Oui mais voilà, lorsqu'une histoire a été épuisée jusqu'à la lie, difficile de raconter quoi que ce soit de nouveau dans Dirge of Cerberus...
Destruction en silence
Trois ans après le combat final contre Sephiroth, Midgar et compagnie vont de nouveau trembler car une nouvelle arme est sur le point de faire son apparition, Omega. Les Deep Ground Soldiers, mystérieux groupe semblant avoir une parenté avec la Shin-ra part à la recherche du seul homme connaissant son emplacement : le morbide Vincent Valentine.
Sorti de son cercueil pour filer un coup de main à la bande de Cloud, Vincent Valentine demeurait certainement le personnage le plus obscur du jeu mythique de Square. Tant qu'à faire, pourquoi ne pas développer son passé ? Bonne idée ! Encore faut-il en avoir, des idées... devant l'impossibilité de mettre une équipe constructive au scénario, l'OAV misera sur une baston tout en puissance et incorporant quelques éléments du passé de l'homme-bête et de sa dulcinée, Lucrecia. La belle et la bête, un conte éternel qui ne prend malheureusement pas forme tant le scénario fait peau de chagrin, manquant cruellement d'explications et avec de nouveaux personnages sortant de nulle part. Le quota de dialogues imposés est réduit à son strict minimum, l'accent est mis sur l'esprit Final Fantasy déjà développé dans Advent Children : amitié et solidarité face à la terreur ennemie. Classique et efficace.
Anges et démons
Beaucoup de non-dits, de peu dits, de dits pas grand-chose' et finalement l'OAV s'embourbe dans une confusion générale assez troublante. Le taciturne Vincent Valentine remplit son rôle à la perfection décrochant des paroles du bout des lèvres dans les cas extrêmes. Mais pas une seule seconde, l'ennui ne guette. Action, action, action ! Le principe est simple, entendu et sincèrement efficace. Première raison : l'univers Final Fantasy VII. Seconde raison : une animation à tombé par terre aussi bien dans les phases mouvementées que contemplatives (trop rares pour être soulignées). L'OAV n'est qu'un large moment de bastonnade pure et dure ébouriffant sobrement l'histoire du personnage principal et de sa bien-aimée... trop peu pour être convaincant en trente-cinq minutes.
Mais comme dit, l'animation est plus que convaincante, déterminante ! Elle semble encore plus réussie que dans Advent Children : scènes de combat monstrueusement jouissives, portraits de personnages détaillés à l'extrême, plans de toute beauté (ah, le skateboard volant !) sans oublier une OST "finalfantasyesque" signée Masashi Hamauzu, les opening et ending de Gackt cassant la baraque... délice visuel mais sans bouder le plaisir des yeux, quelque chose cloche. Le découpage en saynètes perturbe le rythme, mettant bien plus encore les difficultés de construction du scénario. De perturbant, cela en devient agaçant au bout de quatre ou cinq fois laissant une impression amère en bouche.
Peut-être à considérer comme un épisode de transition qui en appelle bien d'autres. Peut-être un coup marketing servant à lancer le jeu. Peut-être bien un empressement démesuré à vouloir à tout prix remontrer cette animation d'exception en y greffant un scénario écrit sur le coin d'une table. Beaucoup de peut-être et peu de certitudes laissent planer le doute sur ce Dirge of Cerberus dont l'utilité reste encore à trouver...