5/10El Cazador de la Bruja - la série

/ Critique - écrit par Kurono-kun, le 20/01/2009
Notre verdict : 5/10 - Bandidas (Fiche technique)

Tags : cazador bruja manga dvd episodes ellis onna

Des filles qui manient de gros calibres, vous trouvez ça sexy vous ? C’est sur le terrain du «Girls with guns» que s’aventure El Cazador de la Bruja, une série qui mixe action, mystère, surnaturel et belles nanas, mais sans surprise ni saveur…

Troisième incursion pour le studio Bee Train dans la catégorie «Girls with guns» après Madlax et Noir (on trouve d’ailleurs ici de nombreuses références à ces deux animes au niveau de l’équipement/armement), El Cazador s’avère néanmoins beaucoup plus décevant que ses prédécesseurs. En effet, cette série réalisée par Koichi Mashimo (l’homme derrière Madlax, Noir, Sorcerer Hunters et la plupart des .hack, qui ne montre pourtant aucune inspiration ici) et dirigée par Kenichi Kanemaki, scénariste inconstant (Ai Yori Aoshi, Ghost talker’s daydream) aligne les banalités et n’arrivera certainement pas à susciter un véritable intérêt auprès du spectateur lambda.

L’histoire met en scène Nadie, une chasseuse de primes plutôt douée dont le contrat consiste à retrouver et ramener Ellis, une adorable et candide jeune fille soupçonnée de meurtre d’un physicien renommé. Cependant, retrouver Ellis était bien le côté le  plus facile de l’opération, car une fois réunies les deux filles se rendent compte que toute une bande de mercenaires sont à leurs trousses, et qu’ils ont la gâchette facile. Ensemble, elles fuient donc en direction des «terres éternelles» afin de découvrir ce qui se cache derrière les surprenantes facultés d’Ellis, une fille plus que bizarre qui semble être une expérience génétique du nom de Léviathan. Guidées par une mystérieuse pierre, elles vont devoir jouer du revolver et de ruse pour y parvenir tout en semant leurs poursuivants et les multiples dangers qui les menacent tout au long de leur périple.

Once upon a time quelque part...

Un constat lassant s’impose vite après quelques minutes d’une introduction plus indigeste que mystérieuse, El Cazador de la Bruja fait bien partie de ces séries sans âme qui tombent dans l’oubli comme des mouches. Il n’y a qu’à voir le character design avec ses visages peu expressifs, et aussi les graphismes en général avec des décors bien trop banals et géométriques (les détails du type téléphones, verres, bouteilles sont souvent ratés), bref un univers peu crédible, dans l’ensemble inégal. Ainsi, même s’il convient de mettre en avant quelques bons points comme les beaux arrière-plans (paysages ruraux et désertiques poétiques), difficile de ne pas voir les défauts qui minent l’aspect graphique de l’anime. Pour résumer, il n’y a que les deux héroïnes qui soient un peu mignonnes, et encore elles ont les yeux démesurément vides. Pour le reste, on trouve une animation tout juste acceptable par rapport à ce qui se fait ces dernières années, et surtout des personnages secondaires ridicules, laids et dénués de toute substance. 

Desperados in Mexiiiiiiiiiiiicooooooooo

Poses ridicules, personnages clichés, intrigue à dormir debout, accumulation de situations vaudevillesques et flashbacks vus et revus, plus on avance dans la série et plus l’espoir de retrouver l’efficacité de Noir ou de Madlax s’éloigne. Et puis qui a dit qu’un poncho + des enchiladas + des moustaches = une ambiance sud-américaine viable ?  Au-delà des stéréotypes habituels (les nippons ont toujours du mal à représenter une culture autre que la leur sans enfiler les clichés comme des perles), El Cazador se laisse regarder, du moins pour les spectateurs peu exigeants qui auront encore envie de suivre le scénario malgré la déception des premiers épisodes. Le dit scénario tient malgré tout la route et se déroule sur deux plans, avec d’une part le complot scientifique qui oppose les têtes pensantes qui mettent la main à la poche pour retrouver Ellis, et d’autre part la vadrouille monotone des deux jeunes filles qui errent assez longtemps sur les routes.

Dans le même ordre d’idées, on peut dire que leurs détours sont assez pratiques pour gagner du temps et permettre au scénariste de glisser des réflexions sur le métier de chasseur de primes et ses implications morales ainsi que des allusions sur les mystérieuses capacités d’Ellis. Bonne surprise, el cazador packshot (c) kaze
El cazador packshot (c) kaze
l’atmosphère bénéficie d’une bonne bande son aux sonorités blues et jazzy, agrémentée de jolies mélodies à l’harmonica. Une musique très présente qui donne un certain charme à la série malgré tous ses défauts.  

En somme, tandis qu’Ellis retrouve lentement la mémoire, les péripéties s’enchaînent autour de personnages secondaires ridicules et d’affligeantes tentatives d’humour, entre autres les apparitions des deux travestis-cowboys-flingueurs, d’un sociopathe habillé comme un aristocrate du 19ème siècle (ah tiens on n’était pas en Amérique du Sud alors ? et les moustaches ?) qui jouit en écoutant une fille respirer au téléphone… Sans oublier le mystérieux et imposant mercenaire accompagné d’une petite fille (quelle originalité…), et la farfelue Nadie, qui porte bien son nom car elle n’a aucune personnalité («nadie» signifie «personne» en espagnol). 

Sans être une abominable purge, El Cazador de la Bruja ne tient pas la comparaison face à d’autres animes du genre «Girls with guns» ou autres actioners mettant en scène des chasseurs de primes, tels Black Lagoon ou Black Cat qui avait au moins le mérite d’être fun et décomplexé. Limité par un concept un peu trop juste, El Cazador se contente de resservir encore une histoire éculée de clone/cyborg/je-ne-sais-trop-quoi-déguisé-en-jeune-fille-innocente et ne montre rien de nouveau ou de marquant.
Sans personnalité, El Cazador ne tire pas son épingle du jeu et suffit juste à faire passer le temps.
Disponible chez Kaze depuis fin août 2008.