Edgar de la Cambriole - Film 03 - L'or de Babylone
Manga / Critique - écrit par juro, le 28/09/2005 (Tags : edgar lupin babylone cambriole film animation dvd
Les fabuleuses aventures du descendant nippon d'Arsène Lupin alias Edgar de la Cambriole (mais aussi Lupin ou Wolf au choix) sont connus essentiellement pour la série au titre éponyme diffusée dans les années 80 et pour le film de Hayao Miyazaki, Le Château de Cagliostro. Ce dernier n'est que le deuxième des cinq films mettant en scène les exploits du voleur de génie mais sans doute le plus réussi grâce à la patte du maître des studios Ghibli. Prendre la succession d'un tel film devenait forcément une tâche ardue à Seijun Suzuki et Shigetsu Yoshida... mais force et abnégation permirent de réaliser un film tout à fait honorable répondant au titre de L'Or de Babylone entre énigmes, action et émotion.
Pour tout l'or du monde
La cité mythique de la première civilisation est la cible de nombreux archéologues à la recherche de trésors enfouis depuis des siècles, plusieurs grands conquérants s'y sont casser les dents en essayant de déchiffrer les mystères se cachant entre ruines et guet-apens. Lorsque Edgar est mit sur le coup parla vieille Rosetta, c'est un tas d'embrouilles qui se prépare entre mafia new-yorkaise, temple piégé, sa rivale Fujiko et l'inégalable inspecteur Zenigata accompagné de cinq assistantes de charme, les Miss Interpol. Mais avec Jigen et Goemon, Edgar ne craint rien ni personne, pas mêmes les extra-terrestres...
L'ambiance funky et disco qui règne en permanence durant la totalité du film marque par son insistance pour l'action si bien que les premières minutes de L'Or de Babylone ne sont consacrées qu'à une action pure et dure au cours de laquelle le scénario ne progresse pas d'un poil. La séquence « fun » passée, l'intrigue se développe vite, très vite voire trop, la découverte du trésor millénaire ne devient qu'une simple formalité, trompant un peu le spectateur sur le titre. Sinon, tout ce qui fait un Lupin III est présent dans le film entre gag, figure de style d'un Edgar grimaçant et charmeur, coolitude de Goémon et Jigen, présence comique de Zenigata... Tous les éléments qui ont fait le succès de la série sont présents, les habitué passeront par conséquent un moment agréable.
How many miles to Babylon ?
Le chara design nouveau laisse un peu songeur par rapport à celui de Miyazaki mais se rapproche à celui de l'esprit originel de la série excepté les regards beaucoup moins travaillés dans ce film à tel point que sur plusieurs passages, les personnages louchent gravement. Le reste colle suffisamment à l'ambiance connue pour être soit bon soit du même niveau. Les couleurs au ton parfois pâlot ne doivent pas laisser oublier que l'animation est efficace et sans fioritures. L'ambiance funky développé dans l'OST se retrouve dans l'animation rythmée et sans temps mort qui ne laisse pas le temps de souffler une seule seconde. L'action est omniprésente, peut-être trop au détriment de l'histoire. Quelques plans répétitifs dès les premiers minutes mettent en garde sur la qualité mais ils sont rapidement oubliés par une suite tout simplement plaisante. La fin du film peut laisser dubitatif sur l'exploitation d'un scénario qui avait tout pour être meilleur.
A l'inverse, l'intégration des nouveaux personnages est partiellement ratée car l'action étant presque exclusivement centrée sur le héros, les Miss Interpol et les méchants sans véritable charisme ne disposent pas de suffisamment de temps pour s'exprimer convenablement. L'OST est orienté disco et funk parfaitement adapté aux facéties d'Edgar face à Zenigata mais elle devient plus plate par la suite.
Un grand bravo à IDP d'avoir l'audace de compléter son catalogue sur la série en nous offrant les films d'Edgar de la Cambriole et en attendant de voir la série débarquer pour renouveler le plaisir de voir Zenigata partir à la poursuite de Wolf et se casser encore, encore et encore les dents sur la malice du maître ès-cambriolage... L'Or de Babylone reste un film convenable si les détails un peu gros et faciles du scénario ne fâchent pas car retrouver à nouveau le voleur-charmeur reste à chaque fois une grande aventure. By the river of Babylon !