Daigo, soldat du feu
Manga / Critique - écrit par Djak, le 31/03/2004 (Tags : daigo soldat soda manga masahito kabuto tome
Lorsque Daigo Asahina se rend à son premier jour de travail, il est en fait en train de réaliser un vieux rêve : devenir un pompier comme ceux qui l'avaient sauvé de sa maison en flammes alors qu'il n'était qu'un enfant. Mais au cours de son premier mois de travail, Daigo va vite déchanter et comprendre que le travail de pompier est légèrement différent de celui qu'il imaginait.
Daigo, soldat du feuPour sa troisième série éditée, Kabuto nous propose une oeuvre pour le moins originale. Après les thèmes de l'école (GTO...), de la police (Un Flic à Tokyo) voici venu celui des pompiers. L'auteur, Masahito Soda (également mangaka des séries Getrock et Subaru) met donc en scène dans ce manga l'univers des soldats du feu. L'idée est bien entendue bonne car le monde des pompiers se révèle être riche, varié et aussi souvent méconnu. Pourtant, la profession de pompier est très respectée de part le monde, que ce soit au Japon ou en France.
Dans ce premier volume, on découvre en même temps que Daigo la vie d'un pompier dans sa caserne. Ici, le mangaka nous présente de vrais passages didactiques, intéressants et dénués de stéréotype. Daigo retombe alors les pieds sur terre et comprend au fur et à mesure que le travail de pompier ne consiste pas seulement à lutter contre les flammes. En effet, paperasse, inactivité, exercices et interventions ingrates font partie de l'emploi du temps régulier d'un pompier.
En outre, l'affectation de Daigo dans la caserne la moins coté de la ville va renforcer la frustration et la déception de notre héros. Son caractère de jeune impétueux ne fera rien pour arranger les choses. Daigo recherche l'adrénaline et le danger. Il a l'impression d'être inutile s'il ne sauve personne des flammes.
L'auteur parvient dans ces passages à véhiculer un message et ce à travers le capitaine de la brigade. Ainsi, le lecteur est lui aussi, comme Daigo, invité à réfléchir. Le métier de pompier est dangereux et n'est pas un jeu. Daigo devrait donc être heureux de ne pas avoir à intervenir sur un feu car cela veut dire que personne n'est en danger et qu'il n'aura pas à risquer sa vie.
Enfin, l'épisode de l'incendie du collège, par exemple, montre parfaitement la difficulté de ce métier. Masahito Soda rend la peur de Daigo palpable, il parvient à restituer à merveille la tension ressentie par les pompiers ainsi que le risque qu'ils encourent.
Pour autant, il ne faut pas oublier que Daigo, soldat du feu est avant tout un shônen (d'ailleurs, il a gagné le grand prix du 2ème festival de l'Association culturelle dans cette catégorie en 1998). Ainsi, les codes du shônen sont présents tout au long du manga. Ils apportent la touche humoristique à la série. Le caractère du héros y contribuant beaucoup. Enfin, sa concurrence avec son rival d'une autre caserne ammène elle aussi son lot de gags et situations cocasses.
Kabuto édite donc un manga sympathique, au thème original. Bien que paru en 1996 au Japon, le dessin de l'auteur n'a pas trop vieilli et colle parfaitement à ce type de série. Maintenant, il ne reste plus qu'à voir si le manga ne va pas s'essouffler tout au long des 20 volumes.