La Belle du Temple Hantée
Manga / Critique - écrit par juro, le 11/04/2007 (
La Belle du Temple Hanté met de nouveau en lumière les caractéristiques graphiques d'un auteur chinois sans toutefois atteindre la maitrise d'un auteur comme Benjamin.
Après nous avoir servi un douteux Le Fils du Marchand, Nie Chongrui revient à la charge avec une deuxième plâtrée toujours sous forme de conte mêlant le folklore local à une intrigue fantastique, gentiment naïve. La Belle du Temple Hantée se distingue de son prédécesseur à tous les niveaux pour un résultat sensiblement meilleur, sans «équivalent et donnant envie de revoir le manhuaji accompagné d'un scénariste.
(c) Xiaopan
Belle, belle, belle...
Un jeune peintre se retrouve un soir dans un temple abandonné... pas tout à fait. En fait, il vient de pénétrer le domaine d'une grand-mère fantôme, particulièrement méchante. A la tête d'une armée d'esprits pas toujours bienveillants, elle tue les voyageurs de passage. Pour les attirer, elle utilise le fantôme d'une très belle femme. Mais celle-ci va demander au jeune peintre de la sortir de là en lui donnant le repos éternel. Mais peut-on vraiment lutter contre des esprits aussi malveillants ?
Si Nie Chongrui semble avoir un sérieux contentieux avec les temples, c'est de nouveau un véritable conte avec toutes les maladresses et la féerie propre au genre que le lecteur peut retrouver dans La Belle du Temple Hanté mais aussi un peu plus que cela... car une histoire d'amour très Ghost fait son apparition en quelques pages dans cette intrigue à la Ghostbuster. Un véritable coup de foudre à la sauce fantastique doublé d'une chasse aux fantômes. Mais aussi un fantastique abordant avec vigueur les principes des histoires de fantômes chinois, thème inusable s'il en est. Du scénario, il n'existe pas forcément des tonnes d'arguments sur lesquels élaborer des théories fumeuses tellement il est simple. Simple à tel point que la narration ne réalise pas de transition et offre le récit brut, voire abrupt.
(c) Xiaopan
Histoire de fantômes chinois
La contrepartie est elle aussi visible. Le travail graphique de Nie Chongrui est exceptionnel en son genre. A placer directement dans la catégorie des plus fameux dessinateurs de l'Extrême-Orient. Son trait fourmille de détails et de travail, rendant ses personnages fabuleusement vivants, avec une lueur fascinante dans le regard et des personnages fantastiques sans véritable originalité mais bénéficiant d'un traitement réussi. Le gros point fort de cet ouvrage et - sans doute le seul véritable - reste le dessin, en tout point somptueux. Chaque case exploite la maestria du maître en la matière et le récit s'en trouve dopé. Car sinon, ce petit conte est aussitôt lu, aussitôt oublié
(c) Xiaopan La Belle du Temple Hanté met de nouveau en lumière les caractéristiques graphiques d'un auteur chinois mais on attend toujours que Xiao Pan nous propose un auteur capable de proposer ce même rendement graphique autour d'une oeuvre originale et non autobiographique (comme Benjamin) pour s'enthousiasmer pleinement. Alors, c'est pour quand ?