Beelzebub
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 27/04/2011 (Tags : beelzebub manga oga amazon beel tamura baby
Ancien assistant de Iwashiro Toshiaki, auteur de Mieru Hito (série terminée en 7 volumes, parue chez Panini) et Psyren (série terminée en 16 volumes, à paraitre à partir de cet été chez Kana), Ryuhei Tamura vole enfin de ses propres ailes pour nous proposer Beelzebub. Le disciple dépasserait-il le maître?!
Ce n'est pas rare de voir un assistant d'un auteur considéré comme plutôt bon exploser et créer un hit, l'exemple parfait étant One Piece d'Eiichiro Oda, assistant de Nobuhiro Watsuki sur Kenshin le Vagabond. Il semble qu'ici, le cas soit similaire. Mieru Hito et Psyren ne sont pas des mauvaises séries, loin de là, mais Beelzebub est carrément dément. Aux alentours du onzième volume au Japon à l'heure actuelle, la série vient même de bénéficier d'une adaptation animée, ce qui devrait renforcer son statut de "pilier du Jump".
L'histoire est centrée sur Oga Tatsumi, un jeune délinquant fréquentant le collège Ishiyama. Un jour, alors qu'il réglait son compte à une bande venue le défier le long d'une rivière, il voit flotter le long de la rivière un homme à la carrure imposante. Il sort l'homme blessé de l'eau quand il le voit s'ouvrir en deux, laissant apparaître un bébé. Le bébé s'attache à Oga qui le prend avec lui et le ramène chez son ami Furuichi (dit le crétin). Plus tard, une dénommée Hildegarde (Hilda pour les intimes) débarque pour récupérer le bébé, dont elle a la charge, qui n'est autre que Beelzebub, le futur seigneur des démons. Baby Beel ne voulant pas lâcher Oga (c'est qu'il s'est attaché le petit !), Hilda décide que ce dernier devra s'occuper de son éducation. Commence pour Oga une longue aventure parsemée de démons et de délinquants en tout genre.
Autant le dire tout de suite, le point fort de Beelzebub, c'est l'humour. Entre le caractère complètement loufoque d'Oga (il ne réfléchit pas, jamais !) et les têtes de Baby Beel, il y a du niveau ! La scène où Hilda va se présenter aux parents d'Oga pour leur dire qu'il devra prendre soin du bébé est monumentale (le quiproquo ne pourrait pas être pire...) ! Le comique de répétition avec les décharges de Baby Beel sont sympathiques aussi, bien moins nombreuses que dans l'anime par exemple (et bien mieux placées). Les scènes de combats restent très rapides car Oga s'avère être "invincible" mais ça changera au fur et à mesure des volumes, les ennemis devenant vraiment coriaces à partir du volume 3 ou 4. Les nombreuses têtes "diaboliques" d'Oga sur le point de commettre un méfait ou ayant une sale idée derrière la tête sont aussi vraiment tordantes.
En ce qui concerne l'édition, Kaze Manga nous offre quelque chose de similaire avec ses autres Shonen et Shonen Up : petit format, couverture souple et papier de qualité raisonnable ; pas de pages couleurs en vue, pas de relief sur la couverture (comme on peut trouver sur des séries comme Moonlight Act ou Blue Exorcist par exemple). J'avoue aussi avoir été un peu déçu par la transcription du nom d'un des personnages. Ayant suivi la version anglaise de Tokyopop depuis quelques tomes, j'étais habitué à mon "Alaindelon" qui devient en français "Alindolon". L'hommage paraissait pourtant assez clair, surtout dans la gestion du personnage (et sa "carrure" imposante !).
L'anime étant disponible en simulcast chez Kaze, les épisodes peuvent être visionnés gratuitement (et légalement) rapidement après leur diffusion au Japon (chose assez géniale). Et il faut dire que je suis assez mitigé. Les nombreux ajouts concernant les scènes d'électrocution sont inutiles et trop souvent utilisées. L'animation pêche par moments. Les doubleurs sont plutôt convaincants même si je reste convaincu que certaines voix sont complètement à côté de la plaque (Furuichi par exemple...). L'adaptation, à mon goût, ne rend pas du tout honneur au manga mais reste quand même plus ou moins appréciable.
Beelzebub est un bon manga avec un potentiel d'évolution remarquable mais un anime plus que moyen soit, au final, une série qui vaut vraiment la peine qu'on s'y intéresse. Assurément un des nouveaux piliers du Jump (avec Toriko et Bakuman), je ne peux que conseiller la lecture de Beelzebub aux amateurs de Shônen, de baston et d'humour.