L'Attaque des Titans T.1
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 12/08/2013 (Tags : titans attaque tome titan manga seinen isayama
Le monde appartient désormais aux Titans, des êtres gigantesques qui ont presque décimé l’Humanité. Voilà une centaine d’années, les derniers rescapés ont bâti une place forte, une cité cernée d’une haute muraille au sein de laquelle vivent aujourd’hui leurs descendants. Parqués, ignorants tout du monde extérieur, ils s’estiment au moins à l’abri de ces effroyables êtres qui ne feraient d’eux qu’une bouchée. Hélas, cette illusion de sécurité vole en éclats le jour où surgit un Titan démesuré, encore bien plus colossal que tous les autres. S’engage alors un combat désespéré pour la survie du genre humain...
Vous aimez les Bisounours ? Non ? Ah… Bon ben ça tombe bien parce que L’Attaque des titans (Shingeki no Kyojin en version originale) n’est pas vraiment pour les enfants de cœur. L’auteur donne d’ailleurs le ton immédiatement quand il décrit la situation de l’humanité, réduite à vivre en « cage » sous la domination et la peur constante des Titans. Ces géants (de taille variable) ne sont pas là pour plaisanter et ils se jettent avec une faim certaine sur le moindre truc qui ressemble à un être humain aussitôt que ce dernier met les pieds hors du mur et attire leur attention (même involontairement).
D’ailleurs, pendant qu’on y est, parlons-en un peu de ces gigantesques créatures dont on ne sait absolument rien. Le style change pas mal à chaque fois et certains ne sont pas sans rappeler des personnalités connues (cf. Nicolas Cage) et l’autre passe assez librement d’un visage kawai (si si…) à des choses un peu plus sérieuses. Leur sourire est pour le moins inquiétant et parfois, ils ont réussi à me filer la chair de poule, c’est dire si les créatures sorties de l’esprit d’Isayama sont tordues. Pour leur origine, c’est un peu le gros mystère de la série puisque mis à part leur envie de gober de l’humain (et aucun autre animal soit dit en passant), personne n’a aucune information sur eux (ni les personnages, ni les lecteurs).
En fait, jusqu’au jour de l’apparition du Titan colossal, les humains ne cherchaient pas trop à se renseigner sur eux à cause de la dangerosité de l’opération mais aussi de la paix relative apportée par la vie entre les murs. Et puis, c’est vrai, après tout, qui serait assez fou pour aller à l’abattoir ? Le jeune Eren ne pense pas du tout de cette façon. Il veut voir le monde extérieur et n’hésite pas, même très jeune, à qualifier cette paix que tout le monde encense de chimère qui ne durera pas. Encore idéaliste, il se veut défenseur de son espèce et ne compte pas se laisser considérer comme du vulgaire bétail très longtemps.
Cette vision est d’ailleurs celle qu’accentue le plus l’auteur. Les humains ont été contraints de vivre entre quatre murs (en fait, y’en a que trois mais vous connaissez l’expression) et ont commencé à se reproduire lorsque qu’ils se sont sentis en sécurité. Une fois qu’il y en a eu un certain nombre, un titan plus grand que les autres a débarqué et a détruit le premier mur, mettant l’humanité à la merci des Titans. Concrètement, si j’ai bien compris la structure du volume 1, les humains ont bel et bien été utilisés comme du bétail. On les a fait se reproduire dans un espace clos dans le but de les manger une fois qu’une certaine quantité aurait été atteinte.
Loin d’être en position de force, ni même de le croire (au moment où les humains s’y croient trop, ils se prennent une bonne claque qui les remet à leur place), l’humanité tente quand même de résister et a inventé une sorte d’appareil pour se déplacer dans toutes les directions dans l’espace. Cette invention leur donne plus ou moins la capacité de voler ou de fuir à grande vitesse lorsqu’ils sont en danger. S’ils ont choisi le combat, le fait de pouvoir bouger librement dans les airs leur donne la possibilité de s’approcher du point faible des Titans situé au niveau de la nuque.
Il va sans dire que Pika a récupéré un excellent titre. Les choses s’enchainent à un rythme très soutenu et le lecteur tourne les pages frénétiquement jusqu’à arriver au bout de ce premier volume littéralement envoûtant. En plus, l’éditeur a tout prévu pour les plus impatients parce que le deuxième tome est sorti dans la foulée. Bon ben… j’y retourne !