Après l'Amour, la sueur des garçons a l'odeur du miel
Manga / Critique - écrit par Jade, le 18/09/2005 (Tags : manga amour okazaki garcons mari sueur odeur
Ce recueil de Mari Okazaki se compose de cinq nouvelles. Elégantes et raffinées, elles s´adressent à des lectrices un peu plus âgées que celles qui aiment les titres de cette artiste déjà publiés.
Les éditions Akata-Delcourt continuent dans la publication des oeuvres de Mari Okazaki. Après s'être attardé sur ses oeuvres shôjo, l'éditeur passe au niveau suivant avec Après l'amour, la sueur des garcons a l'odeur du miel. Le titre en dit beaucoup, on passe au registre érotique, flirtant légérement avec le yuri. Mais une fois de plus, Mari Okazaki n'est pas un simple auteur de manga, et on n'a pas exactement ce que l'on aurait attendu de tout autre auteur de manga typique, dirons-nous.
Après L'Amour...Après l'amour... est un recueil de nouvelles semblable au Cocon. Huit nouvelles, dont trois ne sont en fait qu'une seule et même histoire. Cinq histoires différentes donc, plutôt courtes pour la plupart, et un seul et même sujet : le désir.
Seulement Okazaki écrit exclusivement pour les femmes, et cela se ressent énormément dans ce manga, beaucoup plus que dans ses autres oeuvres. L'érotisme n'est d'une part ni racoleur ni voyeuriste, mais c'est tout un univers qui est bâti autour des relations entre les personnages féminins, et dont sont bannis tout ce qui ressemble de près ou de loin à un homme.
Car malgré tout, Mari Okazaki garde cette capacité à faire rentrer ses histoires dans le domaine du mythologique grâce à des situations, des personnages, des regards, des redondances, des images qui font invariablement mouche grâce à la créativité impressionnante de l'auteur. On ne peut qu'être admiratif devant ce renouveau constant, s'exprimant ici dans un domaine qui diffère quelque peu de celui qui est le sien habituellement, ou plutôt qui est sa propre prolongation.
Hormis cela, Okazaki reste dans son champ d'exploration, l'élargissant sans le modifier de manière dramatique, ce qui rend peut-être Après lamour plus une oeuvre épisodique quune pierre édifiante à la bibliographie de son auteur. Un auteur toujours aussi intéressant, plus hermétique que jamais, mais dont les planches ont une qualité littéraire indéniable et un charme optimiste qui touchera un large public. On regrettera le manque de punch de la plupart des nouvelles, dont trois ne dépassent pas la quinzaine de pages.